: Vidéo "Maintenant, je sais lire et écrire", "Je suis impatient que tu rentres d'Italie": lettres d'enfants roumains à leurs parents partis travailler à l'étranger
Leur père, leur mère, parfois les deux, les ont laissés pour partir travailler à l'étranger. Les enfants qui grandissent privés de leurs parents représentent un vrai phénomène de société en Roumanie. Ce sont "les orphelins de l'Europe", victimes de la migration économique. Extrait d'"Envoyé spécial".
"Mes parents travaillent en Italie depuis longtemps", "Ma maman est partie en Allemagne", "Mon papa est parti en Irlande en 2016", "Mon papa est parti en France", "Mon papa est parti en Angleterre depuis longtemps"… Dans cette classe de CE1, neuf enfants ont l'un de leurs parents ou les deux partis à l'étranger. Nous sommes dans un petit village de Moldavie, une région pauvre de Roumanie, où "Envoyé spécial" a tourné ce reportage à voir le 5 avril 2018.
L'exercice de lecture et d'écriture du jour est tout trouvé : les enfants vont rédiger une lettre à leurs parents absents. "Je suis impatient que tu rentres d'Italie. On va jouer à nos jeux préférés." "J'ai hâte que tu viennes à la maison." Les mots qu'ils déchiffrent et tracent maladroitement disent tous la même chose : le besoin de revoir ceux qui leur manquent, et ces apprentissages cruciaux qui se font sans eux. "Maintenant, je sais lire et écrire. Ceci est ma première lettre." Certains de ces enfants sont en contact avec leurs parents par téléphone ou Skype et reçoivent un peu d'argent et des colis, mais d'autres ne les reverront jamais.
En Roumanie, entre 100 000 et 300 000 enfants grandissent sans leurs parents
Les enfants qui grandissent privés de leurs parents représentent un vrai phénomène de société en Roumanie. On estime entre 100 000 et 300 000 le nombre de ces "orphelins de l'Europe", victimes de la migration économique. Leur père, leur mère ou les deux sont partis en France, en Espagne, en Italie… en quête d'un meilleur salaire. "Envoyé spécial" a tout particulièrement suivi Florin, 8 ans, élevé par ses grands-parents qui reçoivent tous les mois 100 euros d'Italie, ou Cristiana, déposée par sa mère dans un orphelinat quand elle était bébé.
Extrait de "Le village sans parents", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 5 avril 2018.
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