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Vidéo "Un CDI ? Non merci !" En période de plein emploi, l'intérim devient synonyme de liberté

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Durée de la vidéo : 3 min
"Un CDI ? Non merci !" En période de plein emploi, l'intérim devient synonyme de liberté
"Un CDI ? Non merci !" En période de plein emploi, l'intérim devient synonyme de liberté "Un CDI ? Non merci !" En période de plein emploi, l'intérim devient synonyme de liberté (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Dans un secteur qui manque de bras, où les départs à la retraite ne sont plus compensés par la jeune génération, le rapport de force entre employé et employeur s'inverse. Ceux qui détiennent des savoir-faire particulièrement recherchés peuvent se payer le luxe de dicter leurs conditions. Dans cet extrait d'"Envoyé spécial", un soudeur intérimaire explique pourquoi il n'est pas pressé de signer un CDI.

Son savoir-faire vaut de l'or, et il en joue, car les soudeurs-tuyauteurs sont particulièrement recherchés dans les domaines naval, aéronautique ou encore agroalimentaire... Sur le chantier de réparation navale où Sylvain travaille en intérim depuis quatre mois, ses employeurs aimeraient bien le garder : cela fait deux ans qu'ils cherchent à remplacer leur soudeur titulaire, parti à la retraite. Sylvain répond qu'il va réfléchir, mais il n'est pas intéressé, confie-t-il à "Envoyé spécial".

La même scène se répète à chacun des contrats courts qu'enchaîne ce trentenaire : les employeurs le courtisent pour qu'il reste, explique-t-il. "A partir du moment où on sait qu'on fait l'affaire et qu'ils nous gardent, c'est qu'ils vont nous proposer quelque chose, et c'est nous qui avons la main sur tout à ce moment-là. On a le pouvoir de choisir, de dire 'Oui', 'Non', 'Peut-être', 'Peut-être à dans trois mois', on ne sait pas...", s'amuse-t-il. Pour le moment, Sylvain n'a jamais accepté de CDI. Il préfère "prendre le temps de choisir". En attendant d'avoir trouvé l'endroit où il aura envie de s'arrêter, il se laisse "le choix de pouvoir bouger, d'être libre, d'avoir moins de choses à devoir à l'entreprise".

Davantage de vacances, de temps libre... et un salaire de 25% plus élevé

Son statut d'intérimaire professionnel, Sylvain l'a choisi, et il y tient. Le plus gros avantage à ses yeux : plus de vacances (il s'accorde en moyenne huit semaines par an) et de temps libre pour sa passion, la moto.

Autre bénéfice de l'intérim, dans son secteur d'activité : un salaire de 25% plus élevé qu'en CDI, qui comprend une prime de précarité et des congés payés. Ainsi, alors qu'il vient de toucher 2 700 euros net pour un mois de travail, son salaire n'aurait atteint qu'environ 2 000 euros s'il avait été en contrat à durée indéterminée. Entre deux missions, Pôle Emploi l'indemnise à hauteur de 1 300 euros par mois en moyenne. Sa situation financière est assez stable pour envisager un prêt immobilier, pense Sylvain, qui commence à réfléchir à l'achat d'une maison. 

Extrait de "Main-d'œuvre : la revanche des salariés ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 27 avril 2023.

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