: Vidéo Paul Ariès : "Il faut aller vers des tarifs différenciés : plus on consomme, plus on paye."
Invité de Stéphane Dépinoy dans ":l'éco", Paul Ariès, essayiste et politologue, est venu présenter son nouvel ouvrage "Gratuité versus Capitalisme".
Selon Paul Ariès, il faut instaurer le règne de la jouissance d'être plutôt que celui de la jouissance d'avoir : "Lorsque je parle de gratuité, il s'agit, bien sûr, d'une gratuité construite. L'école publique est gratuite mais elle est payée par nos impôts. La gratuité c'est le produit ou le service débarassé du prix mais pas du coût."
L'essayiste et politologue voudrait que l'eau soit un service gratuit : "Il faut dégager les moyens de financement pour y arriver. Cette gratuité de l'eau vitale ne conduit pas à davantage de gaspillage. Les gens comprennent très bien qu'il faut faire la différence entre différents types d'usage de l'eau. Ce qui vaut pour l'eau doit valoir pour l'ensemble des biens communs du service public". Comment finance-t-on cette gratuité ? "Il faut aller vers des tarifs différenciés : plus on consomme, plus on paye. Cela vaut pour l'eau mais cela doit valoir également pour les téléchargements sur internet."
La question de l'AFP : "Valérie Pécresse est opposée à la gratuité, une mesure qui, selon elle, ne règle rien et qui coûte extrêmement cher. Alors, est-ce une fausse bonne idée ?" Paul Ariès répond : "C'est une excellente idée. La gratuité des transports est déjà pratiquée dans une trentaine de villes en France et aussi en Chine ou dans les pays de l'Europe de l'est par des immenses villes. Le dernier rapport ne dit pas que le problème serait économique. Il dit : le danger, c'est la saturation des transports. Nous n'avons jamais dit qu'il faut rendre gratuit ce qui existe, il faut repenser l'offre de transport. A Aubagne, il y a 30% d'utilisation de la voiture en moins, mais on a deux fois plus de déplacements. On rend la ville aux gens et aux gens ordinaires."
L'interview s'est achevée avec "L'indien" de Gilbert Bécaud.
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