L'Instant T de Philippe Charlier , "médecin des morts"
Cadavres frais, momies, squelettes entiers ou fragments d'os, restes d'organes, de cheveux... VoilĂ son universâŠ. Son job ?? Donner un Ăąge, un sexe aux dĂ©funts, dĂ©terminer les causes de leur mort, les maladies dont ils ont souffert. Une certaine façon de rendre leur humanitĂ© Ă ceux quâil appelle « ses patients » âŠ. Philippe Charlier est mĂ©decin lĂ©giste, mais aussi anthropologue et palĂ©opathologue
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Cadavres frais, momies, squelettes entiers ou fragments d'os, restes d'organes, de cheveux... VoilĂ son universâŠ.
Son job ?? Donner un Ăąge, un sexe aux dĂ©funts, dĂ©terminer les causes de leur mort, les maladies dont ils ont souffert. Une certaine façon de rendre leur humanitĂ© Ă ceux quâil appelle « ses patients » âŠ.
 Philippe Charlier est mĂ©decin lĂ©giste, mais aussi anthropologue et palĂ©opathologue. Son Instant T câest la naissance de sa vocation : Il a 7 ans et visite en famille le site de PompeĂŻ. LĂ oĂč en lâan 79 lâirruption du VĂ©suve a engloutie la ville romaine. Le jeune Philippe tombe nez Ă nez avec dâĂ©tranges statues:
Des corps modelés par les nuées ardentes et les cendres.
Sur son compte Twitter il note:
"Mes patients câest vous (bientĂŽt), AgnĂšs Sorel, Diane de Poitiers, Henri IV, Richard Coeur de Lion, etc." . On pourrait ajouter Adolf Hitler ou Sainte Bernadette. Dâailleurs il vient de publier un nouveau livre : « Autopsie des morts cĂ©lĂšbres » aux Ă©ditions Le Tallendier. Il Ă©voque ses patients cĂ©lĂšbres : Le roi Henri IV dont lâetat de santĂ© Ă©tait dĂ©plorable : cholestĂ©rol, abcĂšs dentaires atroces, cataracte; AgnĂšs Sorel : au 15e siĂšcle elle est la favorite du roi de France Charles VII, considĂ©rĂ©e comme la plus belle femme de France et dĂ©cĂ©dĂ©e Dcd si jeune du fait dâune intoxication au mercure. Le travail de Philippe Charlier permet aussi de comprendre lâorigine de la mort de Diane de Poitier, maĂźtresse du roi de France Henri II morte en 1566 Ă l'Ăąge de 66 ans!Â
« Dans mes patients, je vois leur vie. Comme des livres ouverts » explique le mĂ©decin  : « Un squelette qui tombe en poussiĂšre, câest comme une bibliothĂšque qui brĂ»le ». Ses patients illustres Ă©taient des privilĂ©giĂ©s et pourtant ils apparaissent en trĂšs mauvaises santĂ©Â !
Lâinstant T câest aussi un point de vu, une expertise.
Philippe Charlier sâ intĂ©resse aussi Ă lâorganisation de lâaprĂšs âŠÂ la façon dont nous gĂ©rons nos morts. Selon lui notre sociĂ©tĂ© occidentale se dĂ©fit des morts: il sâintĂ©resse aussi au respect dĂ» aux morts, quel que soit ce qu'il en reste. Des thĂ©matiques qui entrent tout Ă fait dans le pĂ©rimĂštre de son nouveau poste: Philippe Charlier vient dâĂȘtre nommĂ© directeur du dĂ©partement de la recherche et de lâenseignement au MusĂ©e du quai Branly !Â
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