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LGV Bordeaux-Toulouse : la porte-parole d'Europe Ecologie - Les Verts propose "une alternative"

Invitée sur franceinfo vendredi, la porte-parole d'Europe Ecologie Les Verts, Eva Sas, a défendu un projet alternatif à la LGV Bordeaux-Toulouse basé sur la "rénovation des lignes existantes".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Eva Sas, porte-parole d'Europe Ecologie - Les Verts, était l'invitée de franceinfo vendredi 29 octobre 2021. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Vingt-deux minutes de plus mais 7 milliards d'euros de moins : voilà l'alternative proposée vendredi 29 octobre par la porte-parole d'Europe Ecologie - Les Verts sur franceinfo pour la LGV Bordeaux-Toulouse. Eva Sas a présenté cette option qui, selon elle, "vaut le coup" au projet actuel de ligne ferroviaire à grande vitesse entre les deux villes du Sud-ouest. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, lui aussi écologiste, s'est également prononcé contre le projet de LGV jeudi. 

franceinfo : Allez-vous à Toulouse ?

Eva Sas : Je vais quelquefois à Toulouse et j'y vais en train. Ce que nous proposons, c'est une alternative à la ligne LGV. Depuis au moins 2013, nous disons qu'il faut arrêter le 'tout TGV' car c'est gaspiller l'argent public et cela ne permet pas de rénover les lignes existantes et s'occuper des trains du quotidien. Nous l'avons dit lors de la commission Mobilité 21 qui d'ailleurs réunissait l'ensemble des parties. Le fait qu'il faut arrêter avec le 'tout TGV' est assez consensuel. Il me semble que ça vaut le coup de mettre le paquet sur la rénovation de lignes existantes. 

Ce que nous proposons, ce n'est pas l'arrêt du TGV mais une proposition alternative qui coûte 7 milliards d'euros de moins et qui, effectivement, met 20 minutes de plus mais je pense que ça vaut le coup. Cela représente 22 minutes exactement et cela coûte entre 5 et 7 milliards alors que le projet qui est sur la table de LGV coûte 14 milliards d'euros. C'est donc une différence assez sensible. 

Faut-il interdire la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires ainsi que la chasse à courre, comme le propose Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle ?

Oui, il faut avancer sur ce sujet sensible qu'est la chasse. Aujourd'hui, Emmanuel Macron est un peu l'otage du lobby des chasseurs, alors que la majorité des Français sont plutôt pour un encadrement de la pratique. Il faut avoir un accès égal à la nature et qu'on puisse se promener tranquillement le week-end et les vacances scolaires. Nous demandons effectivement l'interdiction sur ces périodes-là.

Le problème, on vient de le voir avec un accident en Haute-Savoie, au cours duquel un homme de 29 ans a été blessé par un chasseur, c'est de pouvoir se promener tranquillement et de profiter de la nature sans se soucier de savoir si on va être victime d'un accident de chasse ou pas. Pour la sérénité des familles, c'est vraiment une mesure de bon sens. Aujourd'hui, la nature est un peu privatisée par les chasseurs parce que c'est difficile d'aller se promener quand il y a une chasse qui est en cours. 

Nous demandons aussi l'interdiction totale de la chasse à courre, parce que ces chasses traditionnelles sont cruelles pour les animaux, ainsi qu'un encadrement plus strict de la chasse. D'ailleurs, il faut observer que près de 70% des chasseurs sont des urbains et qu'il y a même 11% des chasseurs qui sont des Franciliens. Cette image de la chasse associée à la ruralité n'est pas réelle.

A Europe Ecologie - Les Verts, nous sommes les premiers défenseurs de la ruralité. Quand nous défendons les services publics ou les petites lignes de trains, nous souhaitons faire revivre ces territoires. Nous souhaitons faire revenir de l'emploi sur ces territoires et nous défendrons la ruralité avec opiniatreté.

La COP26 s'ouvre dimanche à Glasgow en Ecosse. Que faut-il attendre de ces dix jours de discussions ? Est-ce que c'est une séquence diplomatique ou environnementale ?

Nous sommes assez pessimistes sur cette COP26 alors qu'il y a un enjeu majeur, celui de préserver des conditions vivables pour l'humanité sur Terre. Nous voyons le dérèglement climatique tout autour de nous avec les feux de forêt, les inondations et les tempêtes à répétition. Il faut agir vite. L'objectif est de diminuer de 55% nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans l'Union européenne. Nous venons avec des propositions parce que nous voyons effectivement que les gouvernements ne sont pas à la hauteur. Nous voulons par exemple un traité de non-prolifération des énergies fossiles. On ne doit plus délivrer de permis d'explorer pour les nouvelles énergies fossiles. Pour être entendue, il faut aussi que la France soit exemplaire et, pour l'instant, elle ne l'est pas. (...) C'est difficile d'aller donner des leçons aux autres quand on ne fait que 2 milliards d'euros sur la rénovation thermique alors qu'il en faudrait dix.

Nous voulons un grand plan d'économie d'énergie pour aller vers la sobriété énergétique. Nous proposons pour cela la rénovation thermique des bâtiments, en particulier pour les ménages les plus modestes, un reste à charge zéro, donc un grand plan de transition écologique qui nous permet de faire des économies d'énergie. 

L'accord de Paris existe mais il faut qu'il soit plus ambitieux aujourd'hui. Les engagements sont trop faibles, les gouvernements ne s'engagent pas vraiment dans la lutte contre les dirigeants. Ce qui est réaliste aujourd'hui, c'est de lutter férocement contre le dérèglement climatique. Aujourd'hui, tous les gouvernements qui se prétendent réalistes nous envoient dans le mur. On est en train de dérégler complètement le climat de cette planète. Les écologistes, eux, voient la réalité et veulent s'y attaquer.

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