Nouveau gouvernement : Emmanuel Macron "ne peut pas être à la manœuvre", estime l'Écologiste Marine Tondelier

La secrétaire nationale des Écologistes est revenue lundi sur franceinfo sur les discussions autour du nouveau gouvernement, alors que son parti doit se rendre mardi à l'Elysée pour en discuter.
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La patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, au micro de franceinfo, lundi 9 décembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Le président de la République ne peut pas être à la manœuvre, il ne peut pas être lui seul la solution, ce n'est pas son rôle institutionnel", a affirmé lundi 9 décembre sur franceinfo Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes-EELV, alors qu'Emmanuel Macron a convié "l'ensemble des partis", hors LFI et RN, mardi à 14h à l'Élysée, pour discuter du prochain gouvernement.

"Notre travail en tant que force politique, les groupes parlementaires, les chefs de parti, c'est de travailler à comment matériellement peut se passer cette alternance. Mais son travail à lui, c'est juste d'y consentir. Ce n'est pas d'aller dans l'accord programmatique", explique Marine Tondelier. Selon elle, "cela a été entendu" par le chef de l'État. "Emmanuel Macron fait une réunion pour poser une forme de cadre, et ensuite, il s'efface pour nous laisser faire". 

"L'impression" que la piste Bayrou à Matignon s'éloigne

La cheffe de file des Écologistes trace "une ligne verte" aux discussions : "Le cadre de coalition le plus stable et le plus solide possible, c'est celui du Nouveau Front populaire", prévient-elle. Le prochain Premier ministre doit être "issu des rangs de la gauche ou des écologistes, issu des rangs du Nouveau Front populaire". Mais elle précise que "le sujet, ce n'est pas qu'il a sa carte dans l'un des quatre partis. S'il nous agrée à tous les quatre, ça marche aussi". Si Emmanuel Macron ne choisit pas un Premier ministre de gauche, Marine Tondelier "ne voit pas le chemin pour que les Écologistes participent à un gouvernement avec un Premier ministre du camp d'Emmanuel Macron".

Quant à la solution de nommer François Bayrou, l'Écologiste n'a pas "l'impression", après les discussions de la matinée, "que l'hypothèse François Bayrou soit encore sérieusement sur la table". Elle dit avoir "compris" que "plusieurs partis s'étaient exprimés contre, soit parce que la ligne ne leur convient pas, soit parce que le statut de chef de parti de François Bayrou était compliqué pour eux, en disant, si on cherche quelqu'un qui soit un peu au-dessus de la mêlée et qui rassemble, prendre le chef de l'un des partis, est-ce une bonne chose ?"

"Si on trouve qu'on se fiche de nous"

LFI et le RN ne seront pas autour de la table mardi, "le Rassemblement national parce qu'ils n'ont pas été invités, La France Insoumise parce qu'ils ont été invités et qu'ils n'ont pas voulu venir", rappelle Marine Tondelier. Selon l'Écologiste, le chef de l'État a assuré que le RN a été "contacté ce matin même parce qu'il faut discuter avec eux". Mais le président voulait "marquer le fait qu'eux ne soient pas reçus dans le même tempo, en même temps que les autres", ajoute-t-elle. Pour la réunion de mardi, ce qu'Emmanuel Macron propose, "c'est qu'on discute dans le cadre de ce périmètre républicain" issu du front républicain des élections législatives, précise la patronne des Écologistes. 

"Ce n'est pas parce qu'on est autour de la table au début de la discussion, qu'on y sera encore à la fin", avertit encore Marine Tondelier, avant la réunion de mardi. "Si on trouve qu'on se fiche de nous, si on trouve que notre corps collectif écologiste et les électeurs du Nouveau Front populaire ne se retrouveront pas dans ce que l'on obtient, alors on partira, puis on les laissera se débrouiller." 

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