Pénurie de carburant : "Le gouvernement n'a rien anticipé", estime le député RN Jean-Philippe Tanguy
Le député de la Somme estime que le président et le gouvernement sont "déconnectés" du quotidien des Français. Il attaque aussi l'attitude de la CGT et la méthode de la grève.
"Le gouvernement n'a rien anticipé" de la crise des carburants, a estimé mercredi 12 octobre sur franceinfo Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, alors que de nombreux dépôts pétroliers sont bloqués provoquant des difficultés d'approvisionnement des Français dans plusieurs régions. "Le carburant, ce n'est pas un détail de la vie quotidienne des Français ni de l'économie française", souligne Jean-Philippe Tanguy. "Le fait que le gouvernement n'ait rien anticipé et que le président lui-même, confronté à ce problème, considère qu'il est secondaire, c'est pour moi la preuve qu'il est complètement déconnecté des réalités des Français."
Le député rappelle que "le secteur du carburant est un secteur stratégique" et que "le ministère des Transports et le ministère de l'Énergie doivent contrôler en permanence, s'assurer du bon approvisionnement de la France. C'est garanti par la loi". Il voit ainsi dans la situation actuelle "une grave défaillance de l'Etat". Il juge que Clément Beaune, le ministre des Transports, "s'est rendu compte qu'il a fait une grave erreur en sous-estimant le problème rencontré par les Français".
La grève n'est pas une bonne solution
"Considérant l'urgence de la situation, il faut d'abord débloquer et réquisitionner les salariés nécessaires au rétablissement de l'approvisionnement des stations", martèle Jean-Philippe Tanguy qui salue, malgré tout, les premières réquisitions prises en Normandie. "S'il y a des bonnes décisions qui sont prises, tant mieux. Je ne suis pas dans la politique du pire", estime-t-il. Mais le député de la Somme veut "aller beaucoup plus vite". Il attend "des mesures d'urgence" tout en appelant le gouvernement à s'engager "avec Total et ExxonMobil sur des hausses de salaires."
Jean-Philippe Tanguy fustige par ailleurs la grève lancée par la CGT : "Ce ne sont pas de bonnes méthodes. La CGT doit défendre tous les salariés. Utiliser les revendications qui peuvent être légitimes d'une partie des salariés pour mettre dans la difficulté des millions d'autres, ce n'est pas une bonne méthode." Le député RN estime qu'un "certain nombre de grévistes prennent des décisions qui ne touchent pas les responsables, qui ne touchent pas les oligarques". Selon lui, cela "crée des conflits sociaux au lieu de rassembler les Français sur des revendications qui pourraient tous les rassembler."
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