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Suppression de l'ENA : "Je jugerai sur pièce", affirme le député Olivier Becht

L'École nationale de l'administration doit être remplacée par l'Institut du service public. Le président du groupe Agir Ensemble à l'Assemblée nationale plaide pour "une autre fonction publique qui soit dans le réel de ce que vivent les Français au quotidien".

Article rédigé par franceinfo
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Olivier Becht, président du groupe Agir ensemble à l'Assemblée nationale, le 3 mars 2020. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Je jugerai sur pièce", a affirmé jeudi 8 avril sur franceinfo Olivier Becht, député du Haut-Rhin, président du groupe Agir Ensemble à l'Assemblée nationale, après l'annonce par Emmanuel Macron de la suppression de l'École nationale de l'administration (ENA).

À l'ENA, il y a "ce qui marche bien", souligne Olivier Becht, "la méritocratie républicaine, ce concours qui permet à tout un chacun de pouvoir, à travers des copies anonymes, accéder aux postes de la fonction publique française". Mais le député, énarque lui-même, rappelle "ce qui marche moins bien" selon lui, "même si beaucoup de choses ont été faites, notamment par le directeur actuel, Patrick Girard, sur la scolarité".

Une haute fonction publique "un peu bureaucratique"

Olivier Becht attend une scolarité "qui soit beaucoup plus fondée sur le concret". Il estime que la haute fonction publique française "est parfois un peu bureaucratique, car elle vise surtout à apprendre des normes". Il prend l'exemple de la crise sanitaire où "on essaie de régler des problèmes à travers des normes, au lieu de faire de la logistique pour faire des tests, pour faire de l'isolement des malades". Le député Agir plaide pour "une autre fonction publique qui soit plus terre à terre, qui soit plus beaucoup plus dans l'imagination de solutions concrètes et dans le réel de ce que vivent les Français au quotidien".

L'ENA sera remplacée par l'Institut du service public (ISP), qui sera également basé à Strasbourg. Mais l'Élysée assure qu'il ne s'agit pas d'un simple changement de nom. Olivier Becht prend note, mais reste sceptique si c'est "un changement de nom, juste une mesures cosmétique", mais "que l'on ne change pas la scolarité à l'intérieur et que l'on ne change pas la manière de voir le système administratif français pour qu'il soit moins bureaucratique et plus ancré sur le terrain".

Avec la suppression de l'ENA, promesse du président de la République à la sortie de la crise des Gilets jaunes, "il faut faire attention que l'ENA ne soit pas le bouc émissaire de tous les problèmes" du pays, insiste le député. Et si Olivier Becht estime que "cette mesure arrive un peu tard dans le quinquennat", il juge que "si elle est efficace, ce sera une bonne mesure".

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