Cet article date de plus de sept ans.

Frédéric Lefebvre quitte son parti Les Républicains : "une décision douloureuse, mais libératrice"

Le député LR sortant des Français de l'étranger, distancé par un candidat "marcheur" lors du premier tour des législatives, annonce jeudi sur franceinfo qu'il quitte son parti, Les Républicains, dénonçant "un quarteron de généraux sectaires".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Frédéric Lefebvre était l'invité de franceinfo. (FRANCEINFO)

Le dĂ©putĂ© Les RĂ©publicains (LR), FrĂ©dĂ©ric Lefebvre, invitĂ© de franceinfo jeudi 8 juin, annonce qu'il "quitte" son parti politique. "C'est une dĂ©cision douloureuse et libĂ©ratrice", a-t-il dĂ©clarĂ©. "Je ne supportais plus que ces gens, ce quarteron de gĂ©nĂ©raux sectaires, parlent en mon nom", a-t-il ajoutĂ©, alors que se profile le second tour des lĂ©gislatives dans sa 1Ăšre circonscription de l'Ă©tranger oĂč il Ă©tĂ© distancĂ© par un candidat "marcheur", Roland Lescure, au premier tour du scrutin le dimanche 4 juin. 

Le poids des "menaces de Nicolas Sarkozy"

L'ex-secrĂ©taire d'Etat a regrettĂ© que "son attitude politique depuis quatre ans, voter les textes qui vont dans le bons sens, comme la loi Macron", ait Ă©tĂ© critiquĂ©e. "On a tentĂ© de me museler, on m'a moquĂ©, on m'a menacĂ© dans ma famille politique." FrĂ©dĂ©ric Lefebvre a relatĂ© un Ă©pisode concernant ces "menaces". "Le tournant, ça Ă©tĂ© mon vote pour le pacte de responsabilitĂ© oĂč j'Ă©tais seul dĂ©putĂ© LR dans l'hĂ©micycle, avec tous les regards sur moi, avec des menaces qui m'ont Ă©tĂ© faites, y compris par Nicolas Sarkozy." Selon le dĂ©putĂ©, cet Ă©pisode prĂ©cis s'est dĂ©roulĂ© Ă  Pasadena, aux Etats-Unis, lors d'un concert de Carla Bruni. "Dans la loge, j'ai subi ses menaces [de Nicolas Sarkozy]" a-t-il dĂ©clarĂ©. 

La mauvaise pente "Buisson"

Le député, qui quitte sa famille politique, cible particuliÚrement Nicolas Sarkozy, avec lequel il dit avoir vécu un moment de rupture idéologique. "En 2011, j'ai commencé à voir la pente sur laquelle il emmenait toute la droite, pente de plus en plus glissante. On a vu les centristes de plus en plus mal à l'aise. Quand il rencontré [Patrick] Buisson, il a cru qu'il avait la martingale", a-t-il précisé. 

Sa voix pour Macron à la présidentielle

MalgrĂ© ses critiques, FrĂ©dĂ©ric Lefebvre a acceptĂ© l'investiture LR aux lĂ©gislatives. "J'ai cru que j'arriverais Ă  faire changer cette formation politique de l'intĂ©rieur. Je n'ai jamais imaginĂ© un instant que Les RĂ©publicains, oserait mettre en cause la lĂ©gitimitĂ© du prĂ©sident Ă©lu", a-t-il expliquĂ©. "Lors de la prĂ©sidentielle, on a vu le dĂ©calage formidable avec nos compatriotes. Le PS et LR ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s. La leçon qu'en tirent Les RĂ©publicains, c'est que le prĂ©sident est illĂ©gitime et qu'il faut l'empĂȘcher de gouverner", a-t-il regrettĂ©. FrĂ©dĂ©ric Lefebvre, qui a dĂ©clarĂ© avoir votĂ© en faveur d'Emmanuel Macron au premier tour de la prĂ©sidentielle, a prĂ©cisĂ© ses projets.

Frédéric Lefebvre s'est dit intéressé par "la logique multipolaire" d'Emmanuel Macron, plus que par "la logique binaire d'En marche, un parti politique comme était l'UMP auparavant". 

Le futur ? Une "nouvelle droite humaniste"

"Je connais le prĂ©sident de la RĂ©publique. On partage une certitude tous les deux, qui est qu'on ne pourra rĂ©former ce pays qu'en additionnant les gens de gauche raisonnables et les gens de droite raisonnables", a dĂ©clarĂ© FrĂ©dĂ©ric Lefebvre. "Je veux faire naĂźtre une nouvelle droite humaniste et ouverte, un pĂŽle prĂȘt Ă  travailler pour la France (...) Beaucoup se posent les mĂȘmes questions que moi", a-t-il poursuivi. L'ex-secrĂ©taire d'Etat au commerce a rappelĂ© qu'il a eu de sĂ©vĂšres ennuis de santĂ© Ă  partir de 2010. "J'ai tutoyĂ© la mort en faisant un infarctus pulmonaire. Mon Ă©nergie est positive et les calculs politiques sont loin de moi", a assurĂ© FrĂ©dĂ©ric Lefebvre.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Frédéric Lefebvre sur franceinfo le jeudi 8 juin 2017.

Commentaires

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour participer Ă  la conversation.