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Loi antiterroriste : "Nous ne pouvons pas gagner la guerre avec les lois de la paix" déclare Christian Estrosi

Le maire de Nice, invité de franceinfo mardi, a estimé que le projet de loi antiterroriste présentait "suffisamment de bonnes mesures pour être approuvé".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Christian Estrosi, maire de Nice. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Le maire Les Républicains (LR) de Nice, Christian Estrosi, invité de franceinfo mardi 26 septembre, a estimé que le projet de loi antiterroriste, en discussion à l'Assemblée nationale depuis lundi, présentait "des avancées" mais aussi "des mesures insuffisantes""L'état d'urgence, on peut en discuter, mais je vois que les autres pays qui ont été frappés comme nous avons pu l'être, n'affichent pas l'état d'urgence comme une sorte de publicité", a déclaré le maire dont la ville a été frappée par un attentat le 14 juillet 2016. 

"Voilà des années que je dis que nous ne pouvons pas gagner la guerre avec les lois de la paix. Donc, mettons les lois de la guerre dans le droit commun (...) mais ne passons pas notre temps à dire au monde entier, faites attention quand vous venez en France, vous êtes en état d'urgence", a ajouté Christian Estrosi.

Interrogé sur le positionnement du groupe LR à l'Assemblée, le maire de Nice a déclaré qu'il y avait "suffisamment de bonnes mesures pour que le texte soit approuvé", ajoutant qu'il apprécierait que "Les Républicains fassent jouer leur droit d'amendement pour renforcer certaines dispositions". 

"Je suis en accord avec Les Républicains lorsqu'ils estiment que redonner du pouvoir au juge judiciaire et en enlever au préfet, là où l'état d'urgence en donne d'abord au préfet pour agir dans l'urgence, est une erreur. C'est au préfet qu'il faut conserver ce droit", a estimé Christian Estrosi.  

Sécurité : les maires "en première ligne" 

Le maire de Nice a regretté que "ceux qui administrent le domaine public" ne soient pas consultés dans la lutte contre le terrorisme. "Nous sommes en première ligne, mais nous ne sommes pas des interlocuteurs privilégiés", a déploré Christian Estrosi, ajoutant qu'il a engagé dans sa ville 30 millions d'euros pour sécuriser la promenade des Anglais, scène de l'attentat du 14 juillet 2016.

Le maire de Nice réunira, à partir de jeudi 28 septembre, des maires de plusieurs villes européennes et méditerranéennes sur le thème de la lutte contre la radicalisation et la sécurisation des espaces publics. 

Le Fonds pour les victimes du terrorisme a dévoilé lundi 25 septembre son futur barème d'indemnisation. Les victimes de "préjudice d'angoisse de mort imminente" se verront attribuer jusqu'à 30 000 euros. Les proches des victimes décédées toucheront jusqu'à 5 000 euros. Des associations de familles des victimes ne sont pas satisfaites. Christian Estrosi, maire de Nice, ville frappée par un attentat le 14 juillet 2016, "peut les comprendre". "En même temps, c'est une avancée des pouvoirs publics", a-t-il déclaré. "Certes, il faut encore progresser. Je pense qu'il faut investir sur l'accompagnement psychologique, sur la détection de tout ce que cela peut induire et que l'on mette en place des financements. C'est difficile à long terme de mesurer les conséquences."

Un vote, sans participation, à la présidence de LR

Interrogé sur l'élection pour la présidence des Républicains les 10 et 17 décembre, Christian Estrosi, maire de Nice, a affirmé qu'il "votera", mais ne "participera pas" aux débats et à son organisation. "Je n'ai pas envie de me mêler de cette élection", a-t-il insisté sur franceinfo. Le maire de Nice refuse de préciser son choix parmi les candidats, mais il déclare qu'il "ne votera pas pour ceux qui ne prendront pas l'engagement ou ne dénonceront pas ceux qui, au second tour de l'élection présidentielle, ont laissé entendre qu'ils pourraient faire alliance avec le Front national". Pour lui, il y avait mieux à faire que de nouvelles élections "qui troublent profondément" les militants.

Par ailleurs, Christian Estrosi s'est exprimé sur la colère qui touche une partie de la police municipale de Nice.

Le planning des policiers a été modifié par la mairie pour renforcer la présence sur le terrain. "Je leur demande, une fois toutes les six semaines de faire un demi samedi travaillé de plus, c'est à dire deux fois moins que ce que font les policiers nationaux", a expliqué Christian Estrosi, qui estime que seule, "une petite minorité de la police municipale" proteste. Il "conseille" à "ceux qui estiment que ce n'est pas assez confortable pour leur train de vie quotidien, d'exercer un autre métier".

Regardez l'intégralité de l'entretien de Christian Estrosi sur franceinfo le mardi 26 septembre 2017.

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