Patrick Kanner assure qu'il n'y a pas eu de "vol d'étourneaux" de socialistes vers Macron
Invité sur franceinfo lundi, Patrick Kanner, le ministre de la Ville et des Sports, qui craignait une hémorragie des socialistes vers Emmanuel Macron, a réfuté tout ralliement massif vers le mouvement de l'ancien ministre de l'Economie.
Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, a estimé lundi 6 février sur franceinfo qu'Il y avait "un mouvement autour de Benoît Hamon et je m'en félicite. Un mouvement qui peut l'amener au second tour". Benoit Hamon "aura mon soutien" car "il a été élu" et il est "légitime", a assuré le ministre.
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Un soutien mais pas à n'importe quel prix : "J'espère qu'il saura aus²si entendre, il a commencé à le faire hier, cette voix de ceux qui ont apporté leur soutien à Manuel Valls ou d'autres candidats pendant la primaire", a-t-il précisé. Patrick Kanner a estimé que Benoit Hamon ne pouvait pas balayer d'un revers de la main le bilan de la gauche. Selon lui, il doit "s'approprier ce bilan" car "il n'est plus frondeur", il est aujourd'hui "le candidat de la gauche de gouvernement".
"Il n'y aura pas de déloyauté par rapport à Benoît Hamon", a-t-il assuré. Lui qui craignait une hémorragie des socialistes vers Emmanuel Macron assure aujourd'hui qu'il s'est "trompé". Et il insiste : "La vieille maison tient encore." "Je craignais ce "vol d'étourneaux" vers "l'objet politique non identifié [NDLR Emmanuel Macron] qui devra présenter son propre programme. Benoit Hamon a un programme. Il s'y tient."
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Patrick Kanner a tout de même listé quelques points de désaccords avec le candidat de la gauche : "Fera-t-il des avancées sur des choses avec lesquelles je suis, sinon en désaccord, en tout cas en interrogation fortes. Le revenu minimum universel m'interroge toujours, le 49,3 citoyen m'interroge toujours, le cannabis je suis contre. Mais être contre une proposition d'un candidat ne veut pas dire qu'on ne le soutiendra pas", a-t-il précisé.
La position de François Fillon "de plus en plus intenable"
Interrogé sur la situation de François Fillon, empêtré dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs, Patrick Kanner a estimé que la position de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy devenait "de plus en plus intenable".
#Fillon "Une position de plus en plus intenable, mais qu'il tient manifestement" commente @PatrickKanner #8h30Aphatie pic.twitter.com/KKWl6TSU6x
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Alors que le candidat de la droite à l'élection présidentielle s'apprête à faire une intervention médiatique pour répondre une nouvelle fois aux soupçons d'emplois fictifs pour sa femme Penelope et ses enfants, le ministre de la Ville a estimé qu'Il y avait "un problème d’éthique qui se pose. Moi il ne me viendrait jamais à l’esprit d’embaucher quelqu’un de ma famille parce que c’est l’argent public."
En maintenant sa candidature, Patrick Kanner estime que François Fillon ternit toute la classe politique : "J'ai envie de dire oui". Et lui demande une clarification : "Pour la qualité de notre campagne présidentielle, il faut clarifier les choses."
A Aulnay-sous-Bois : des agissements "inacceptables"
Après la mise en examen dimanche de quatre policiers, l'un pour viol et les trois autres pour violences volontaires en réunion lors d'une interpellation à à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le ministre a estimé que les agents "n'ont pas respecté les règles" et a jugé leurs agissements "inacceptables".
Aulnay-sous-Bois : "Plus on avance plus on s'aperçoit qu'il y a eu des choses inacceptables" regrette @PatrickKanner #8h30Aphatie pic.twitter.com/83THdwn63e
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"On a affaire peut-être à des représentants de la force publique qui n'ont pas respecté les règles qui doivent être appliquées quand on porte l'uniforme de la police nationale", a-t-il jugé. "Plus on avance depuis trois jours, plus on s'aperçoit qu'il y a eu manifestement des choses inacceptables dans cette interpellation", a-t-il ajouté
Si les faits sont avérés, les sanctions seront lourdes
Le ministre des Sports a salué la rapidité d'intervention du ministère de l'Intérieur: "Des mesures très fortes ont été prises, d'abord par Bruno Le Roux que je tiens à saluer, la suspension de ces quatre agents de police, deuxièmement une mise en examen. L'enquête est en cours. Si les faits sont avérés, cette situation naturellement aboutira à des sanctions très lourdes pour ces fonctionnaires de police", a-t-il assuré. Selon lui, "la généralisation des caméras piéton pour les contrôles de sécurité" proposé par son ministère dans la loi citoyenneté pourrait éviter "ce type de débordements " à l'avenir.
"Made for Sharing", un choix réaliste
Patrick Kanner est revenu sur le slogan officiel de la candidature de Paris aux jeux Olympiques 2024, dévoilé vendredi sur la Tour Eiffel, "Made for Sharing" (Venez partager). Dénoncé par Marine Le Pen, ledit slogan aurait été choisi en langue anglaise pour donner un maximum de chance à la candidature française d'être retenue, le comité international olympique étant composé, a rappelé le ministre, de "80% d'anglophones". Un choix donc "réaliste", selon lui.
#Paris2024 Slogan en anglais : "Le CIO c'est 80% d'anglophones (...) aujourd'hui il faut être réaliste" #8h30Aphatie pic.twitter.com/3DMHZ4WwsJ
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