Pour Florian Philippot, François Fillon, "c'est Thatcher avec 30 ans de retard"
Le vice-président du Front national, invité de franceinfo jeudi, a jugé que le programme économique de François Fillon était d'une "brutalité terrible, pour les classes populaires et les classes moyennes."
Florian Philippot, va regarder le débat ce jeudi soir entre François Fillon et Alain Juppé avant le second tour dimanche de la primaire de la droite. Sa préférence ? "Ça m’est totalement égal. Mais j’aime le débat, la politique et les arguments, donc je vais regarder", a déclaré sur franceinfo le vice-président du FN.
S’inquiète-t-il d’une possible victoire de François Fillon ? "C’est lui qui semble craindre Marine Le Pen", répond Florian Philippot. "Je vois un candidat qui ne me fait absolument pas peur. Il a un projet très à l’opposé du notre. Il peut enfumer comme Sarkozy le fait de temps en temps sur l’immigration, sur l’islamisme. Son bilan le disqualifie totalement dans cet enfumage."
Fillon, candidat de "l'enfumage" ne fait "absolument pas peur" au vice-président du FN #8h30Aphatie pic.twitter.com/Tz3rDupuQg
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Invité à commenter le programme de François Fillon, le vice-président du FN a évoqué "un projet économique d’une brutalité terrible pour les classes populaires et les classes moyennes". Pour Florian Philippot, François Fillon, "c'est Thatcher avec 30 ans de retard". "Il est à contre-courant", a-t-il ajouté en reprochant également au candidat Fillon de ne pas parler "de la question centrale qui est la question européenne".
500 000 de fonctionnaires en moins dans le projet de Fillon : "C'est techniquement infaisable !" juge Philippot #8h30Aphatie pic.twitter.com/M3sz0qChWw
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Florian Philippot a aussi critiqué les intentions de François Fillon en matière de temps de travail. "Supprimer la durée légale du temps de travail, s’en remettre simplement à la directive européenne des 48 heures maximum par semaine, c’est inouï, on revient même sur le Front populaire de 1936", s’est-il exclamé. Florian Philippot a précisé les propositions de FN sur le temps de travail. "On ne touchera pas à la durée légale, les 35 heures. Par contre, nous avons toujours été favorables à des négociations possibles par branche, pour aller si on le souhaite vers les 37 heures ou les 39 heures, mais payées", a- t-il expliqué.
Enquête sur les campagnes ? "Tout est normal"
Le parquet de Paris a ouvert une nouvelle information judiciaire sur des soupçons d'escroquerie dans le financement des dernières campagnes électorales du Front national, a-t-on appris mardi, confirmant une information de Mediapart.
"Peut-être qu'il y a de la manipulation judiciaire derrière tout ça", a estimé jeudi sur franceinfo Florian Philippot, vice-président du Front national. "Peut-être que c’est une petite instrumentalisation à quelques mois de l’élection présidentielle à un moment où Marine Le Pen fait trembler les candidats à la primaire, fait trembler le président de la République et le Premier ministre, monsieur Macron", a-t-il estimé.
Concernant les campagnes européennes et municipales de 2014, "tout a été normal", a ajouté Florian Philippot. "C’est tellement vrai que cela a été validé par la Commission nationale des comptes de campagne, non pas une fois ou deux fois, mais cinq ou six fois", a-t-il martelé, ajoutant qu'il "n’y a aucun problème" avec l'agence de communication Riwal, gérée par un proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon. "Sans argent, vous ne pouvez plus faire de politique", s'est-il également exclamé.
La prévention du sida : une affiche pertinente
Une dizaine de maires de droite ont pris des arrêtés pour retirer les affiches d'une campagne de prévention du sida mettant en scène des couples homosexuels. "Une campagne de prévention est efficace si elle parle de situations vraies", a réagi ce jeudi sur franceinfo le vice-président du Front national.
Contrairement à @nicolasbayfn Philippot n'interdirait pas les affiches anti-sida qu'il juge "efficaces" #8h30Aphatie pic.twitter.com/iEHansQvwt
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"Ce sont des situations qui sont réelles, qui existent et qui peuvent entraîner des risques, on parle quand-même du VIH et du sida", s'est expliqué Florian Philippot. Il a précisé que s'il était maire, il "ne l’interdirait pas". "Nous sommes face à un enjeu de santé public", a-t-il martelé. De son côté, la députée FN du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, avait estimé mercredi que les maires de droite ayant pris des arrêtés ont "eu raison".
Regardez l'intégralité de l'entretien de Florian Philippot sur franceinfo le 24 novembre
Pour Florian Philippot, François Fillon, "c'est... par franceinfo
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