Pour Marine Le Pen, "licencier plus facilement ne crée pas d'emploi"
La présidente du Front national, invitée de franceinfo lundi, a jugé que "le Code du travail" n'était "pas la priorité" et que "ceux qui pensent qu'en licenciant plus facilement on va créer de l'emploi, se trompent".
Marine le Pen, invitée de franceinfo lundi 22 mai, a jugé que "le Code travail" n'était pas la priorité" alors que le gouvernement veut réformer le droit du travail rapidement. "Ceux qui pensent qu'en licenciant plus facilement on va créer de l'emploi se trompent", a-t-elle assuré. Les ordonnances "peuvent être utiles" mais "des ordonnances pour faire passer des textes dont on sait que le peuple y est opposé, cela s'appelle un coup de force", a-t-elle ajouté. "En réalité, la modification du code du travail en vue de plus de flexibilité, de précarité, est une demande du grand patronat depuis très longtemps" et "pas du petit" patronat, a-t-elle poursuivi.
Marine Le Pen "les ordonnances pour faire passer quelque chose auquel les Français sont opposés, ça s'appelle un coup de force" #8h30aphatie pic.twitter.com/9QSrSqpg0C
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La présidente du Front national a ciblé la nouvelle ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ancienne DRH de groupe Danone, "en réalité en tant que DRH, spécialiste du plan social", à ses yeux. "Comme beaucoup de Français, je m'inquiète sur cette loi El Khomri puissance mille que monsieur Macron veut faire passer par ordonnances. C'est en fait une déréglementation annoncée du droit du travail", a-t-elle ajouté. Marine Le Pen ne va pour autant appeler les Français à manifester. "En tant que chef de parti, je considère que ces choses-là se passent dans les urnes et pas dans la rue. Je demande aux Français d'aller aux urnes et de s'offrir une assurance contre la politique d'Emmanuel Macron avec la complicité des Républicains", a lancé la présidente du FN, qui se présente aux législatives des 11 et 18 juin à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
La sortie de l'euro et celle de Florian Philippot ?
"La souveraineté monétaire est un chantier que nous ouvrirons après les législatives", a déclaré Marine Le Pen, alors que que la position du vice-président du FN, Florian Philippot, a suscité des remous au sein du parti frontiste. Le vice-président du FN a annoncé qu'il quitterait le parti s'il ne défendait plus la sortie de l'euro. "Il exprime une conviction qui est une conviction forte et après tout, il ira au bout de ses convictions", a-t-elle assuré. "Si, demain, les adhérents du FN décidaient qu'on doit abandonner cette partie-là, il ne se sentirait plus en accord avec ses convictions, je trouve que c'est tout à son honneur", a déclaré la dirigeante frontiste qui a renvoyé le débat au prochain congrès du FN.
Sortie ou non de l'euro ? "Ce n'est pas un sujet de #législatives", répond Marine Le Pen #8h30aphatie pic.twitter.com/XTa23quaoz
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"Il faut faire de la pédagogie et expliquer aux Français en quoi la souveraineté de la France est un élément essentiel à la maîtrise de notre économie", selon Marine Le Pen.
Oui à "l'Etat stratège"
Marine Le Pen, invitée de franceinfo lundi 22 mai a réagi aux engagements pris en faveur de l'équipementier en difficultés GM&S Industry. Les constructeurs automobiles Renault et PSA assurent qu'ils vont augmenter leurs commandes. "C'est donc possible" quand l'Etat a "le courage et la volonté de le faire", a déclaré la présidente du FN, en plaidant pour "l'Etat stratège, à l'Etat qui, avec les grands groupes, à la capacité de négociation pour préserver les emplois".
Marine Le Pen : "je crois en l'Etat et GM&S, ça prouve que l'Etat a son mot à dire, pour peu qu'il en ait le courage" #8h30aphatie pic.twitter.com/gGwBelq2Wo
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"Je suis toujours contente quand on arrive à sauver des emplois si ces emplois sont véritablement sauvés.D'après ce que je sais ces engagements ne sont pas suffisants. Cela veut dire que l'Etat a son mot à dire pour peu qu'il ait le courage et la volonté de le faire", a-t-elle ajouté. La présidente du FN, a cependant relativisé la volonté du gouvernement : "Je crains que ce soit exclusivement en vue des législatives. Nous verrons."
La crainte d'un "cadenassage" de la vie politique
Le ministre de la Justice reçoit lundi des associations et René Dosière, député apparenté PS de l'Aisne qui présente la proposition de loi sur la moralisation de la vie politique. Marine Le Pen s'est dite "très inquiète par une partie des propositions" de l'élu.
Loi sur la moralisation : "ce sont les banques qui vont décider qui a le droit d'être un parti, ou candidat. C'est inquiétant" dit M. Le Pen pic.twitter.com/x3sKHgjJLV
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"Il veut interdire que des particuliers puissent prêter à des partis politiques, il veut interdire que des partis politiques puissent prêter à des candidats. Ce sont les banques qui vont décider qui a le droit ou pas d'être un parti politique et de survivre, qui a le droit d'être candidat ou pas", a-t-elle expliqué. "C'est terriblement inquiétant pour la démocratie", a estimé la présidente du FN. "Ce n'est pas un projet de moralisation de la vie politique mais de cadenassage de la vie politique", a-t-elle dénoncé, en assurant que les partis politiques sont déjà "ultra-surveillés, ultra-contrôlés".
Regardez l'intégralité de l'entretien de Marine Le Pen sur franceinfo le lundi 22 mai 2017.
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