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Présidentielle : Christiane Taubira juge "étrange" la position de Manuel Valls vis-à-vis de Benoît Hamon

L'ex-garde des Sceaux, invitée de franceinfo lundi, a commenté la position de Manuel Valls, vis à vis du vainqueur de la primaire de la gauche. "Cela ressemble beaucoup à de la déloyauté", a-t-elle estimé. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux et soutien de Benoît Hamon. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Christiane Taubira, soutien de Benoît Hamon, invitée de franceinfo lundi 20 mars, a commenté la position de Manuel Valls, critique, la veille, sur le programme de Benoît Hamon, dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche. "Étrange pour le tempo, étrange pour le contenu, étrange pour les références", a réagi l'ex-ministre de la Justice.

"Étrange pour le tempo, le matin d’un grand meeting. Je trouve que cela ressemble beaucoup à de la déloyauté, ce qui est un vilain sentiment. Sur le contenu, étrange aussi parce que Manuel Valls a dit qu’il allait se conformer à la règle des primaires. Il a déjà montré qu’il respectait une règle contre ses convictions, c’était pendant le débat et le vote sur le traité européen [2005]."

"Nous sommes à un mois de l’élection. Il ne dit pas qui il soutient, cela me paraît  étrange comme démarche", a ajouté Christiane Taubira, à propos de Manuel Valls. 

Par ailleurs, l'ancienne garde des Sceaux a souhaité que François Hollande s'exprime lors de la campagne présidentielle. "Cette parole serait légitime", a-t-elle déclaré. "Je suppose qu’elle est attendue, pas seulement par les candidats, par le candidat légitimement issu des primaires, mais aussi par les citoyens. Je pense que ce serait normal qu’il s’exprime d’abord dans la campagne et pour le candidat légitimement issu des primaires."

Les "ennemis de la République" ciblés 

Alors que le FN, via Marine Le Pen, prendra part lundi soir pour la première fois à un débat télévisé en marge de l'élection présidentielle, l'ancienne ministre de la Justice a expliqué qu'en tant que parti officiel et reconnu comme tel, il était "concevable" que le FN soit invité à participer. Mais elle a répété à plusieurs reprises que les membres du FN étaient "des ennemis de la République et de la démocratie" qui jouissaient d'une forme de complaisance de la part de certains médias.

La "frustration" des petits candidats

L'ancienne ministre de la Justice a affirmé lundi sur franceinfo qu'elle "comprenait" la frustration des petits candidats qui - comme Nicolas Dupont-Aignan - ne sont pas invités à prendre part au débat inédit sur TF1 lundi soir. Elle même candidate à la présidentielle en 2002, Christiane Taubira a estimé dans le même temps qu'organiser un débat à onze candidats nécessitait de réflechir "à des formules efficaces", pour avoir un intérêt.

Interrogée sur le choix de TF1 de n'inviter que les cinq "plus gros" candidats selon les dernières enquêtes d'opinion, Christiane Taubira a reconnu que ce débat posait un "vrai problème" et que tous les candidats n'avaient pas la même dimension. "Incontestablement, il y a des différences d'emprise sur la société, des différences de poids relatif de certains corpus d'idées, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais c'est vrai que dans une élection présidentielle, profondément démocratique, on ne devrait pas faire de différence entre ce que l'on qualifie - a priori - de petits ou de grands candidats", a déclaré Christiane Taubira. "C'est un vrai problème, moi je l'ai connu en 2002 [quand elle était candidate à la présidentielle]. Il y avait un traitement différencié des candidats, et il y avait une ignorance systématique de certains candidats. Je peux donc comprendre la frustration des petits candidats, mais l'exercice appelle aussi des arbitrages", a ajouté l'ex-garde des Sceaux. 

Regardez l'intégralité de l'entretien de Christiane Taubira sur franceinfo le lundi 20 mars 2017.

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