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Présidentielle : débat entre Nicolas Bay du FN et Christophe Castaner du mouvement En Marche !

Le secrétaire général du FN et le député, soutien d'Emmanuel Macron, invités mercredi de franceinfo, ont débattu sur les thèmes de la sécurité, de l'Europe et du chômage, à 10 jours du second tour de la présidentielle.  

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Bay, Secrétaire général du Front national  (à droite) et Christophe Castaner, député des Alpes-de-Haute-Provence (à gauche).
 (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, et le député Christophe Castaner, proche d'Emmanuel Macron, invités mercredi 26 avril de franceinfo, se sont opposés sur les programmes du candidat à la présidentielle qu'ils soutiennent.

Macron "faiblard" ? "Récupération"

Nicolas Bay et Christopher Castaner ont exprimé du "respect" au lendemain de l'hommage rendu au policier tué lors de l’attentat sur les Champs-Elysées, avant de s'affronter sur les moyens de contrer le jihadisme. L'élu des Alpes-de-Haute-Provence a reproché à Marine Le Pen, d'avoir insulté son adversaire quand la candidate a qualifié Emmanuel Macron de "faiblard".

Un qualificatif justifié par Nicolas Bay : Emmanuel Macron est "dans la lignée du hollandisme et des déclarations de Manuel Valls il y a quelques mois qui nous dit qu’il faut s’habituer à vivre avec le terrorisme." "C’est une absence de volontarisme politique", a ajouté Nicolas Bay. "Il faut se donner les moyens pour protéger les Français, ce n’est pas fait [...] Il faut traiter le problème d’islamisme radical qui continue de prospérer sur notre sol et le problème des frontières et de l’immigration massive", a ajouté l'eurodéputé frontiste.

"C’est ça la récupération politique", a réagi Christophe Castaner, proche du candidat du mouvement En Marche !. "Evidemment que nous n'élaborons pas un projet contre le terrorisme dans une nuit. Nous avons construit un projet qui prévoit des interventions renforcées sur l’international. Il faut reconstituer le renseignement intérieur et un 4e corps d’armée sur la cyberdéfense. C’est au cœur du projet porté par Emmanuel Macron", a-t-il expliqué. "C'est indigne", a-t-il ajouté à propos des déclarations de Marine Le Pen. 

Le débat est devenu très vif lorsque Nicolas Bay a affirmé que "tous ceux qui ont frappé la France depuis deux ans sont immigrés ou issus de l'immigration et ils ont bénéficié du laxisme judiciaire". "C'est de l'amalgame", a répondu Christophe Castaner, précisant que lui-même est "issu de l'immigration". "Je fais un constat", a dit Nicolas Bay, "un faux constat" a répliqué le soutien d'Emmanuel Macron. "Les amalgames, la stigmatisation, dénoncer tous ceux qui auraient une origine des pays du Maghreb et faire ce lien avec le terrorisme, c'est dégueulasse", a-t-il ajouté. 

La candidate de "tous les Français" contre la candidate du "clan Le Pen" 

Lundi soir, sur France 2, Marine Le Pen a annoncé qu'elle se mettait "en congé" de la présidence du Front national. Jean-François Jalkh, actuel vice-président, prend sa place à la tête du parti. "Marine Le Pen a fait ce choix de se mettre en congé de la présidence du Front national parce que, pour être élue présidente de la République le 7 mai, elle veut montrer aussi aux Français qu’elle sera la présidente de tous les Français", a expliqué mercredi sur franceinfo Nicolas Bay, secrétaire général du FN. 

Pour Christophe Castaner, député des Alpes-de-Haute-Provence et porte-parole d'Emmanuel Macron, le retrait de Marine Le Pen est "un coup de communication qui lui a permis de dire, je ne suis pas la candidate du Front national. Chacun sait ce qu'elle est réellement, elle est surtout la candidate d’un clan familial, celui des Le Pen, et elle poursuit l’œuvre". Jean-François Jalkh aurait tenu des propos négationnistes par le passé sur l'utilisation des gaz toxiques pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qu'il nie. "C'est quelqu'un d'extrêmement sérieux et qui n'a rien à voir avec ce genre d'idées", a répondu Nicolas Bay.

Duel sur l'économie

Nicolas Bay a expliqué que "les meilleures politiques pour éviter les délocalisations", consiste à "imposer des droits de douanes". "Les taxes, ce sont seront les Français qui les paieront", a répliqué Christophe Castaner.

"Tout le projet politique de Marine Le Pen [...] ne tient que parce qu'elle veut sortir de l'euro. Demain, tous les produits de consommation courante seront surtaxés. Elle invente la TVA à 23%", a expliqué Christophe Castaner. "La taxe touchera principalement les matières premières. Cela ne nous empêche pas ensuite, et en évaluant notre monnaie moins fortement, de pouvoir relancer nos exportations quand on tirera un très gros bénéfice sur le plan économique", a répondu le secrétaire général du FN.

Regardez l'intégralité du débat entre le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, et le député Christophe Castaner, proche d'Emmanuel Macron, sur franceinfo, mercredi 26 avril.


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