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Emmanuel Macron, élections européennes, endométriose, sécheresse, RSA, Adrien Quatennens... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Sandrine Rousseau

La députée écologiste de Paris était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 19 avril 2023.
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Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, sur franceinfo, mercredi 19 avril 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, était l'invitée du 8h30 franceinfo, mercredi 19 avril 2023. Emmanuel Macron, élections européennes, endométriose, sécheresse, RSA, Adrien Quatennens... Elle répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Méthode d'Emmanuel Macron : "On est dans le pire de la Ve République"

"On est dans le pire de la Ve République", estime Sandrine Rousseau alors qu’Emmanuel Macron a promulgué rapidement la loi sur la réforme des retraites après l’avis favorable du Conseil constitutionnel. "Il est dans une affaire personnelle sur la gestion de cette réforme des retraites. On est au bout de la Ve République, on est dans le pire de la Ve République, c'est-à-dire dans un pouvoir qui est extrêmement concentré à l’Élysée", a-t-elle expliqué. Elle dénonce l’"entêtement" du chef de l’État alors qu’une grande majorité des salariés en France sont contre la réforme des retraites. "La promulgation de la loi dans les heures qui ont suivi l'avis du Conseil constitutionnel est le signe de cet entêtement", assure-t-elle. "On a besoin de déviriliser la politique. C'est-à-dire sortir de la figure des chefs autoritaires qui imposent et qui sortent conquérants de conflits sociaux", a-t-elle ajouté.

Élections européennes : "Pour une liste commune" Nupes

La députée écologiste Sandrine Rousseau s’est dite favorable à une "liste commune" de la Nupes aux élections européennes de mai 2024 alors que la direction d’Europe-Écologie Les Verts ne le souhaite pas pour le moment. "La Nupes a suscité un espoir" aux dernières élections législatives, "il faut maintenant que ça se transforme en une machine capable de gagner", a-t-elle déclaré.

Jours d'absences pour les femmes souffrant d'endométriose : "Les choses avancent"

"Les choses avancent", s’est réjouie Sandrine Rousseau (EELV) alors que le groupe Carrefour propose de financer jusqu'à douze jours par an rémunérés à ses salariées qui souffrent d'endométriose, des règles particulièrement douloureuses. La députée de Paris aimerait que l’État montre l’exemple et avance "dans ce sens-là". "Ce sont des douleurs qui parfois sont insupportables pour les femmes. Il serait normal qu'enfin ces pathologies, spécifiquement féminines, soient reconnues dans le monde du travail", explique-t-elle. Sandrine Rousseau aimerait que les parlementaires se penchent aussi sur la ménopause : "Il y a des femmes qui ont une ménopause extrêmement difficile et douloureuse et elles pourraient aussi bénéficier de congés particuliers. Les femmes ont un corps et ce corps dans le monde du travail a des spécificités et je trouve que c'est bien enfin de les visibiliser", dit-elle.

Sécheresse : "Tout euro" dépensé doit être "consacré à la diminution des gaz à effet de serre"

Sandrine Rousseau a demandé que "tout euro que nous dépensons soit consacré à la diminution des gaz à effet de serre et à l’adaptation, donc à la résilience", alors que la France est victime d’une sécheresse importante en raison du réchauffement climatique. La députée a dénoncé une "opposition majeure" à l’Assemblée nationale "à ce que le repas végétarien progresse dans nos cantines" lors d’un débat sur l’alimentation. "ll faut développer les repas végétariens parce qu'on sait que l'élevage est très consommateur d’eau", explique-t-elle. La députée ne s’est pas positionnée clairement pour l’interdiction des piscines pour les particuliers : "Il y a aussi différents types de piscines et il faut faire en sorte qu'il n'y ait pas un accaparement des eaux aussi massif", dit-elle. "On a un bien qui devient rare, l'eau. Quels sont les usages prioritaires ? C'est évidemment tout ce qui est de l'ordre de la vie, c'est-à-dire se nourrir, manger, se laver, entretenir. Un golf, ce n'est pas prioritaire", a-t-elle affirmé.

RSA : "Une stigmatisation très forte"

Sandrine Rousseau a dénoncé "une stigmatisation très forte autour des bénéficiaires du RSA en ce moment qui sont soupçonnés de ne pas véritablement chercher du travail". Emmanuel Macron a de nouveau souhaité lundi lors de son allocution télévisée "ramener vers le travail le plus de bénéficiaires du revenu de solidarité active en les accompagnant mieux". La députée a indiqué que le président du département de Seine-Saint-Denis a renoncé à l'expérimentation de travail contre le RSA parce "qu’on augmente le nombre de contrôles et la pression sur les plus vulnérables de la société et qu'il n'arrivait plus à se regarder dans le miroir".

Adrien Quatennens : "Ce n'est pas aux féministes de quitter l’Assemblée"

"J'ai décidé de rester dans l'Assemblée parce que ce n'est pas aux féministes de quitter l’Assemblée", s’est justifiée Sandrine Rousseau alors que son collègue Adrien Quatennens a été réintégré à son groupe dans l'hémicycle après une suspension de quatre mois suivant sa condamnation pour violences contre son ex-compagne. La députée de Paris avait fait part de son intention de quitter l’Assemblée nationale à chaque fois qu’Adrien Quatennens prendrait la parole. "Je continuerai à porter les combats d'égalité femmes-hommes. Je continuerai à porter haut et fort le combat pour protéger les femmes qui sont victimes de violences conjugales et de violences sexistes et sexuelles", a-t-elle affirmé. Par ailleurs, Sandrine Rousseau regrette les prises de parole du député : "La décence voulait qu'il se taise quatre mois", dit-elle.

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 19 avril 2023 :

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