"Gilets jaunes" : les organisations de transport routier "ne souhaitent pas rentrer dans ce mouvement", assure Elisabeth Borne
La ministre des Transports était l'invitée de franceinfo lundi matin.
"On a rediscuté avec toutes les organisations de transport routier, elles ne souhaitent pas qu'on fasse des amalgames, elles ne souhaitent pas rentrer dans ce mouvement des 'gilets jaunes'", a affirmé lundi 19 novembre sur franceinfo la ministre des Transports Élisabeth Borne.
Le mouvement des "gilets jaunes" se prolonge lundi matin avec notamment des blocages de plusieurs dépôts de carburant et la mise en place de barrages filtrants, mais la ministre des Transports ne craint pas une mobilisation des routiers, même si elle peut reconnaitre "quelques cas isolés". Selon Élisabeth Borne, "ils ne souhaitent pas entrer dans ce mouvement. Dans certains barrages, les 'gilets jaunes' empêchent les poids lourds de circuler, donc effectivement, vous avez des poids-lourds bloqués sur ces barrages. Mais ils ne souhaitent pas être solidaires de ce mouvement", a-t-elle affirmé.
"Un impôt juste"
"La taxe sur les carburants est un impôt juste, à condition qu’on accompagne les Français qui peuvent être en difficulté parce qu'ils ont besoin de prendre leur voiture tous les jours ", a affirmé lundi matin sur franceinfo la ministre des Transports. Selon elle, "il faut accompagner les Français pour qu'ils sortent de la dépendance du pétrole".
"On entend la colère, le désarroi des Français qui habitent dans les territoires souvent loin des centre-villes et dont on ne s'est pas occupé depuis des années. On veut les accompagner dans cette transition énergétique," a affirmé Élisabeth Borne. "Le gouvernement fait le choix de moins taxer le travail et de taxer davantage ce qui pollue", a-t-elle assuré.
La ministre demande un peu de patience
Élisabeth Borne promet que la loi sur les mobilités va apporter, selon elle, des réponses aux inquiétudes des automobilistes : "Cela fait des mois que je prépare une loi sur les mobilités que je présenterai lundi prochain qui vise justement à prendre en compte la situation des personnes dans ces territoires qui sont les victimes du tout-TGV et qui sont abonnées au tout-voiture", a-t-elle dit sur franceinfo lundi matin.
On entend bien qu'une partie des Français se sent abandonnée, oubliée. Le rôle du gouvernement, c'est de les accompagner pour qu'effectivement les carburants et le fioul pèsent moins sur le quotidien et le pouvoir d'achat.
Élisabeth Borneà franceinfo
Selon la ministre des Transports, c'est le sens des annonces d'Édouard Philippe la semaine dernière, lorsqu'il a annoncé que le gouvernement comptait renforcer "le chèque énergie et la prime à la conversion". Par ailleurs, Elisabeth Borne a assuré qu'il n'était "pas question d’augmenter le coût de la carte grise (…) il n’y aura pas de surtaxe", a-t-elle déclaré.
La ministre dénonce "des récupérations politiques"
Plusieurs partis comme le Rassemblement national, La France insoumise et Les Républicains soutiennent la mobilisation des "gilets jaunes" contre la hausse des taxes sur le carburant. Elisabeth Borne parle de "récupération". "Ce n'est pas très glorieux. Je voudrais que Laurent Wauquiez nous dise, quand il était dans les gouvernements auxquels il a participé, ce qu'il a fait pour ces territoires. Ce sont des gouvernements qui ont promu le tout-TGV, qui ont laissé le réseau ferroviaire et le réseau routier se dégrader", a-t-elle souligné.
Nicolas Dupont-Aignan est allé plus loin en évoquant la responsabilité du gouvernement dans le décès d'une femme samedi : "Déjà la récupération, c'est discutable, mais je pense que là on franchit les limites de la décence. Vraiment… Instrumentaliser le décès d'une manifestante, c'est indécent", a-t-elle dénoncé.
Regardez l'intégralité de l'intervention d'Elisabeth Borne sur franceinfo le 19 novembre 2018.
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