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Inflation : "Le logement est le premier poste de dépenses, ça doit être la première préoccupation", plaide Christophe Robert, de la Fondation Abbé Pierre

Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 5 mars 2023.

Article rédigé par franceinfo
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Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, sur franceinfo, dimanche 5 mars 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Alors que le gouvernement réfléchit encore à un dispositif pour contrer la hausse des prix des produits alimentaires, Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, invite à "regarder comment sont construites les dépenses des ménages". "Le logement est le premier poste de dépenses, ça doit être la première préoccupation", affirme-t-il, proposant une "hausse de 10% des APL [aide personnalisée au logement]". Selon lui, c'est une priorité, car "on constate souvent que pour pouvoir garder un toit sur la tête, on réduit nos dépenses alimentaires, on réduit la qualité aussi" avec des "incidences sur la santé".

Il ne rejette toutefois pas l'idée d'un geste des distributeurs, "tout le monde doit faire des efforts" et "une baisse de prix de certains produits de première nécessité" est essentielle. Mais il défend plutôt l'idée d'"un chèque alimentaire", accompagné d'une hausse ciblée du "chèque énergie" qu'il faudrait "tripler". "Il faut une réponse durable, une vision globale", avance Christophe Robert, qui rappelle qu'il y a en France 9 millions de pauvres et autant de situations différentes. "Les outils évolutifs en fonction des ressources des ménages sont les bons outils", insiste-t-il. Les mesures générales appliquées à tous ne sont pas efficaces car, selon lui, "elles se basent sur des moyennes, mais la vie des gens, ce ne sont pas des moyennes".

"Il faut donner plus à ceux qui ont le plus besoin, et pas seulement pendant un mois."

Christophe Robert, Fondation Abbé Pierre

sur franceinfo

Christophe Robert reconnaît que le gouvernement a mené des actions, comme le bouclier énergétique qui limite à 15% la hausse des factures. Mais "pour celui qui est en précarité énergétique, un plafond à 15%, ça ne passe pas", affirme-t-il. "On n'est pas entendu sur la manière de cibler", répète-t-il, plaidant pour des "impôts plus évolutifs et plus redistributifs pour aider les ménages les plus pauvres".

La hausse des prix et le renforcement de la précarité font craindre à la Fondation Abbé Pierre une augmentation importante des expulsions locatives, alors que la trêve hivernale se termine le 31 mars. Fin 2022, les bailleurs sociaux ont constaté "une augmentation des impayés de 10%". "Cela nous inquiète beaucoup", reconnaît Christophe Robert, qui demande aussi de faire de "la prévention" avant les expulsions. Il réitère par ailleurs sa demande de suspendre les coupures d'électricité en cas d'impayés : "Le gouvernement refuse de légiférer pour que tous les fournisseurs soient concernés, c'est une pratique d'un autre temps, il faut une loi".

Retraites : la Fondation Abbé Pierre réclame une revalorisation du minimum vieillesse

Ces difficultés concernent de plus en plus de retraités, constate aussi le délégué général de la Fondation Abbé Pierre. À ce sujet, la réforme des retraites a été une déception. "On entendait les 1 200 euros minimum, mais ceux qui ont des petites retraites ont eu des carrières hachées et ne seront donc pas concernés", note Christophe Robert. Il demande une revalorisation du minimum vieillesse, actuellement à 960 euros. "On n'en peut plus de voir des personnes frapper à nos portes pour nous dire qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir", résume-t-il.

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du dimanche 5 mars 2023 :

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