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Journées du patrimoine et "gilets jaunes" : "Je comprends la colère qui peut s'exprimer quand on se sent abandonné", estime Stéphane Bern

Stéphane Bern, animateur, écrivain et chargé de la "Mission patrimoine", invité du "8.30 franceinfo" vendredi 20 septembre 2019, s'est exprimé sur les manifestations des "gilets jaunes" prévues en ce week-end de Journées du patrimoine. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Stéphane Bern, animateur et chargé de la "mission patrimoine", invité du 8.30 franceinfo vendredi 20 septembre 2019, à la veille des Journées du patrimoine (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Ce week-end, pour les Journées du patrimoine, 17 000 lieux publics et privés sont ouverts et 26.000 animations ont lieu en France, mais aussi dans 49 autres pays européens. Certains bâtiments seront fermés en raison des manifestations, notamment celle annoncée des "gilets jaunes"Un mouvement qui a la sympathie de Stéphane Bern : "je comprends la colère qui peut s'exprimer quand on se sent abandonné et qu'il n'y a plus de service public", a réagi le journaliste, animateur, écrivain, en charge de "La Mission patrimoine" et invité du "8.30 franceinfo" vendredi 20 septembre 2019. 

Les "gilets jaunes"

"Je comprends en grande partie le mouvement des 'gilets jaunes' et cette colère qui s'est exprimée", explique Stéphane Bern. Il espère que ce week-end, il n'y aura pas d'incident : "pour ces Journées du patrimoine, je lance cet appel solennel, indique Stéphane Bern. Ce patrimoine c'est notre chance, c'est un trésor pour la France, c'est ce qui peut faire redécoller nos territoires ruraux."

Interrogé sur les détériorations, en décembre 2018, sur l'Arc de Triomphe à Paris, lors de "l'acte 3" du mouvement, il a insisté sur le fait que "ce ne sont pas les 'gilets jaunes' qui cassent tout, nous le savons très bien".

Le loto du patrimoine 

Stéphane Bern est également associé au "Loto du patrimoine", lancé en 2018, pour sauver des monuments en péril. La loterie a permis de récolter 22 millions d'euros la première année. En tout, si on ajoute le mécénat et les taxes compensées par l'Etat, "50 millions ont été récoltés grâce à la mobilisation des Français", calcule l'animateur sur franceinfo. Selon lui, 133 monuments ont d'ores et déjà été "sauvés". Il espère obtenir encore plus d'argent grâce aux tickets de grattage, "dont un sur trois est gagnant".

Sur les 44.000 monuments recensés en France, 9000 sont dégradés et plus de 3000 sont en réel péril, détaille-t-il dans son livre "Sauvons notre patrimoine", publié chez Plon.

Stéphane Bern a d'ailleurs lui-même investi dans le collège royal et militaire de Thiron-Gardais, en Eure-et-Loir, dont il est "le dépositaire" selon son expression. "Je suis très fier de l'avoir fait parce que c'est ce qui restera, je laisserai ça à la France", explique-t-il. 

Loi bioéthique 

Au-delà des Journées du patrimoine, Stéphane Bern a également réagi sur franceinfo à une autre actualité : le projet de loi bioéthique, qui contient l'extension de la PMA à toutes les femmes, examiné à l'Assemblée nationale à partir du mardi 24 septembre. Ce sujet, "ce n'est pas mon combat personnel", a-t-il déclaré, même si, selon lui, "plutôt que d'avoir une PMA à l'étranger, c'est bien de légiférer pour que ce soit encadré en France".

Une manifestation contre la PMA est prévue le 6 octobre. "Aujourd'hui, les gens descendent parfois dans la rue de façon tout à fait gênante pour réclamer moins de droits, regrette Stéphane Bern. Tant qu'on ne m'oblige pas à me marier et à faire une PMA, ça va"

Il évoque le souvenir des manifestations contre le Mariage pour tous en 2013, ou il avait "détesté voir des gens crier 'sales pédés' en poussant des poussettes d'enfants". Une "manipulation terrible" pour lui.

"En France, on est le seul pays où cela pose problème, déplore l'animateur, mais la société avance plus vite. J'ai envie de dire à nos hommes politiques d'arrêter d'être hors-sol."

Les chants homophobes dans les stades 

L'animateur s'est aussi opposé aux propos de Noël Le Graët sur franceinfo, président de la Fédération française de football (FFF), qui avait déclaré qu'il arrêterait des matchs pour des propos racistes, mais pas pour des insultes homophobes. "C'est monstrueux. Il y a une hiérarchisation de l'insulte. Ça paraît tellement d'un autre temps", estime Stéphane Bern.

Pour lui, il n'y a pas de différence à faire : "C'est interdit de tenir des propos racistes et heureusement. C'est interdit de tenir des propos antisémites et tant mieux. C'est interdit de tenir des propos homophobes et tant mieux, mais cela doit s'appliquer partout". 

Retrouvez l'intégralité de l'émission : 

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