"Les dépenses d'arrêts maladie s'envolent plus vite que la masse salariale", constate Muriel Pénicaud
La ministre du Travail précise qu'un rapport a été demandé par le Premier ministre à trois experts afin d'évaluer la situation.
Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a dit constater, mardi 23 octobre sur franceinfo, une hausse des dépenses d’arrêts maladie, qui "pèse sur la Sécurité sociale".
"Ce qu'on a constaté avec le Premier ministre et Agnès Buzyn, [ministre de la Santé], c'est que les dépenses d'arrêts maladie s'envolent plus vite que la masse salariale, le nombre de salariés, a déclaré la ministre. Le Premier ministre a demandé un rapport à trois experts qui sera rendu prochainement pour comprendre quelle est la part liée au fait qu'on travaille plus longtemps, la part des éventuels abus."
"L'état de la population n'a pas changé en matière de santé, il n'y a pas de raison que cela augmente", a précisé Muriel Pénicaud. Après "le diagnostic", une discussion est prévue avec les partenaires sociaux pour voir comment "améliorer" la situation. Le Medef souhaite que les médecins donnant trop de prescriptions soient automatiquement contrôlés. "Il y a déjà un contrôle pour les médecins qui prescrivent énormément", a rappelé la ministre du Travail, qui assure cependant que "tous les leviers vont être regardés".
Par ailleurs, alors que se négocie la réforme de l'Assurance chômage, Muriel Pénicaud a affirmé que si les partenaires sociaux n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur les règles qui encadrent l'utilisation des contrats courts, le gouvernement "prendra ses responsabilités". "Mon souhait, c'est que les partenaires sociaux puissent définir les règles. S'ils n'y arrivent pas, l'État reprendra la main. C'est ce que la loi prévoit", a-t-elle expliqué.
"On a des règles qui n'encouragent pas les demandeurs d'emploi à reprendre un emploi ou un emploi durable et on a des employeurs qui font un système de gestion où ils utilisent trop le contrat court, plus que leur besoin de flexibilité. Des deux côtés, il y a à discuter, j'espère qu'ils vont aboutir", a précisé Muriel Pénicaud. La ministre du Travail estime que l'emploi précaire n'est pas une fatalité. "Mon but est plus d'emplois et plus de qualité d'emploi. Il n'est pas normal que neuf embauches sur dix restent précaires. On ne peut avoir un marché du travail qui soit fondé entièrement sur la précarité. Ce n'est pas notre but. D'autres pays y arrivent très bien, donc on y arrivera", a-t-elle ajouté.
Enfin, sur la hausse des taxes sur le carburant, Muriel Pénicaud a déclaré que le gouvernement "assume" afin de participer à la lutte contre le réchauffement climatique car "on est dans une course de vitesse contre la catastrophe qui va modifier le monde".
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