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Nucléaire, prix des carburants, prime à la conversion... François de Rugy s'explique

Le ministre de la Transition écologique, invité de franceinfo vendredi, a notamment mis les choses au point sur le rôle d'EDF, affirmant que c'est "l'Agence de sûreté nucléaire qui décide" de la poursuite ou non de l'exploitaion d'une centrale. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François de Rugy, ministre de la Transition écologique, invité de franceinfo le 9 novembre 2018. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

"Il faut être un peu sérieux. Ce n’est pas EDF qui décide si une vieille centrale nucléaire peut poursuivre son activité ou pas, c’est l’Autorité de sûreté du nucléaire", a déclaré sur franceinfo vendredi 9 novembre François de Rugy. Le ministre de la Transition écologique était interrogé sur l'achat par l’entreprise publique de terrains près de certaines de ses centrales. 

"Si EDF a de l’argent pour acheter des terrains, EDF peut acheter des terrains, mais ça n’est pas le sujet", a assuré le ministre qui a succédé à Nicolas Hulot. "C’est l’Autorité de sûreté du nucléaire qui dit 'est-ce qu’on peut poursuivre l’exploitation ou pas ? S’il y a des problèmes, il faut faire des travaux, quel est le montant ?'" a-t-il ajouté. 

François de Rugy a affirmé que "la logique" de la France, "c’est qu’il y ait moins de réacteurs nucléaires en fonctionnement dans dix ans", se référant à "la trajectoire donnée avec la loi de Transition énergétique votée en 2015". Le gouvernement, a-t-il dit, garde comme cap de baisser les émissions de gaz à effet de serre, baisser les consommations d’énergie, et développer les énergies renouvelables. "Aujourd'hui, le coût de production des énergies renouvelables, l'éolien et le solaire, baisse", a affirmé le ministre. "Ce sont des chiffres incontestables. Pour le solaire, on a divisé par 10 le prix en dix ans. Il faut que la France soit pleinement engagée dans l'essor des énergies renouvelables", a précisé le successeur de Nicolas Hulot.

Interrogé sur les prix des carburants, François de Rugy a estimé que l'État pouvait faire "un effort" pour les ménages, ajoutant que le gouvernement est en train de "chiffrer un forfait transport pour permettre d’alléger un peu la facture", pour les automobilistes utilisant leur véhicule pour aller au travail. Sur la prime à la conversion pour aider à l'achat de véhicules moins polluants, le ministre a assuré que "des efforts conjoints" entre l'État et les constructeurs automobiles allaient voir le jour en début d'année prochaine.

Par ailleurs, le ministre a démenti les affirmations de l'association de défense des consommateurs CLCV, qui avance que la hausse des taxes sur les carburants servirait à la réforme de la taxe d'habitation. "On peut raconter tout et n’importe quoi", a réagi ce vendredi sur franceinfo François de Rugy, admettant toutefois "un manque de transparence sur les données budgétaires". Il sera comblé, dit-il par "un travail avec les parlementaires", qui sont demandeurs de mettre "cartes sur table" sur ce point. 

Enfin, interrogé sur "l'incohérence" souligné par Ségolène Royal, entre la politique écologique du gouvernement et un permis d'exploration de pétrole donné à Total au large de la Guyane, François de Rugy a précisé le calendrier. "C'est quelque chose qui avait été accordé en 2001. Si on ne le faisait pas Total se retournerait contre l'Etat et aurait fait payer des amendes à l'État", s'est-il justifié. 

"C'est de l'exploration. Si jamais on trouvait du pétrole à cet endroit-là, il y aurait un débat public avant de pouvoir faire de l'exploitation. Nul ne peut dire si on va en trouver", a-t-il précisé. "Nous avons fait voter une loi qui interdit définitivement tout nouveau permis d'exploration/d'exploitation pour le pétrole ou pour le gaz de schiste en France", a conclu François de Rugy. 

Regardez l'intégralité de l'entretien de françois de Rugy sur franceinfo le 9 novembre 2018.

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