Saturation des services de pédiatrie, déserts médicaux… Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Agnès Firmin le Bodo
La ministre déléguée en charge de l'Organisation territoriale et des Professions de santé était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 22 octobre 2022.
Agnès Firmin le Bodo, ministre déléguée en charge de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 22 octobre 2022. Saturation des services de pédiatrie, déserts médicaux… Elle répond aux questions de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous.
Saturation des urgences pédiatriques : "Il y a un problème"
Cinq mille soignants en pédiatrie ont adressé vendredi une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour dénoncer la saturation des services pédiatriques hospitaliers, des conditions de travail dégradées et une prise en charge inadaptée, résultats d'une "inaction politique irresponsable". "Il y a un problème" et "il faut travailler", reconnaît la ministre en charge de l'organisation territoriale et des professions de santé. "Ouvrir des lits bien sûr, mais avec des personnels, et les personnels il faut les trouver", ajoute-t-elle. "C'est un travail de fond qui a été engagé depuis le dernier quinquennat", selon elle.
Déserts médicaux : "Les mesures prises ne produiront leurs effets que dans sept ans"
Agnès Firmin-Le Bodo estime que "87% du territoire français est en zone sous-dense", autrement dit en manque de médecins. D'autant que dans les 13% restants, "beaucoup de médecins vont partir à la retraite dans les mois et les années à venir", ajoute-t-elle. "Les idées sur la régulation, la coercition et sur l’obligation auraient pu marcher il y a des dizaines d’années, lorsqu’il y avait des médecins et pourraient peut-être marcher dans les années à venir lorsque nous aurons de nouveau des médecins grâce à la suppression du numerus clausus", pointe la ministre. "Les mesures prises lors du dernier quinquennat ne produiront leurs effets que dans sept ans". Il faut donc, selon la ministre "dégager du temps médical", en "développant les assistants médicaux, les infirmières en pratiques avancées".
Le gouvernement veut ainsi autoriser certains infirmiers à faire des prescriptions pour des maladies bénignes. "Le médecin reste le principal référent, on ne le contourne pas, mais on travaille avec lui", poursuit-elle. La ministre est également revenue sur la réforme de la formation des médecins généralistes qui prévoit d'ajouter une quatrième année avec des stages "en priorité" dans les déserts médicaux. "Même si en ce moment, les étudiants n'en veulent pas, cette quatrième année va être construite avec les internes", souligne-t-elle. C'est une année "professionnalisante", avec des "maîtres de stage", détaille la ministre.
Paracétamol : la ministre demande "aux citoyens de ne pas en stocker chez eux"
Mercredi, l'ANSM, le Collège de la médecine générale et les syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO) ont formulé "des recommandations afin de modérer l'utilisation de paracétamol". La ministre recommande aux pharmaciens de distribuer "deux boîtes" maximum aux patients et demande aux Français de "ne pas en stocker" chez eux.
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du samedi 22 octobre 2022 :
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.