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Titre de séjour pour les "métiers en tension", rémunération des salariés, réforme de l'assurance-chômage... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Olivier Dussopt

Le ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 3 novembre 2022.

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Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, sur franceinfo le jeudi 3 novembre 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion était l'invité du 8h30 franceinfo, jeudi 3 novembre 2022. Titre de séjour pour les "métiers en tension", rémunération des salariés, réforme de l'assurance-chômage... Il répondait aux questions de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous.

Titres de séjour pour les "métiers en tension" : "Mettre fin à une forme d'hypocrisie"

En créant un titre de séjour pour les "métiers en tension", le gouvernement entend "mettre fin à une forme d'hypocrisie", explique Olivier Dussopt. Comme le ministre de l'Intérieur la veille, il insiste : "Ce n'est pas un plan de régularisation massif". Le ministre du Travail précise que le gouvernement "n'est pas sur une idée de quotas". Selon lui, "cette méthode peut paraître séduisante mais elle n'est pas vraiment opérationnelle".

Olivier Dussopt rappelle qu'il existe déjà une liste de métiers en tension. Cette liste qui englobe "une trentaine de métiers et de secteurs est fixée par décret". Elle sera révisée "début 2023". Le ministre du Travail "veut permettre aux travailleurs qui sont utiles à notre économie, de faire eux-mêmes leur demande de régularisation". Car actuellement, avec la circulaire Valls, il faut que l'"employeur accompagne la démarche et s'engage à garder" son salarié.

Des sanctions "plus rapides" contre les patrons qui recourent au travail au noir

Les ministres Olivier Dussopt et Gérald Darmanin ont dévoilé mercredi les grandes lignes du projet de loi sur l'immigration, qui sera examiné début 2023 au Sénat et à l'Assemblée nationale. Avec ce texte, le gouvernement souhaite également sanctionner plus durement les chefs d'entreprise qui "ont recourt de manière délibérée à des travailleurs en situation irrégulière". "Nous réfléchissons à des sanctions plus rapides. Et les sanctions rapides, ce sont des sanctions administratives", ajoute Olivier Dussopt. Il songe à des amendes ou des fermetures administratives.

Assurance-chômage : l'exécutif "opposé" à deux dispositions ajoutées par le Sénat

La réforme de l'assurance chômage ne suffira "évidemment" pas à répondre aux difficultés de recrutement, concède Olivier Dussopt. Mais selon lui, "c'est l'un des outils car il ne faut pas négliger les questions de formation, de mobilité et d'attractivité des métiers". Mais sur ce dernier point, "la balle est dans le camp des partenaires sociaux", estime-t-il.

Le ministre du Travail assure qu'il "y aura un texte à la fin de l'année". Il estime que les sénateurs de droite ont "intégré un certain nombre de dispositions qui vont dans le bon sens". Le Sénat a également adopté des amendements pour priver d'allocation chômage, les salariés en intérim qui refuseraient un CDI et les salariés en CDD qui refuseraient trois CDD dans la même année. "Nous sommes opposés au nom du gouvernement à ces deux dispositions", déclare Olivier Dussopt.

Rémunération des salariés : il faut que "les branches fassent le travail"

Lors de son interview sur France 2, mercredi 26 octobre, Emmanuel Macron a de nouveau émis l'idée d'un "dividende salarié", en évoquant un mécanisme contraignant. Il s'agit d'une promesse de campagne du chef de l'État. Pour l'instant, les entreprises ne veulent pas en entendre parler. "J'ai proposé aux partenaires sociaux, organisations patronales et syndicales, d'ouvrir une négociation interprofessionnelle avec la recherche d'un accord majoritaire sur la question du partage de la valeur", indique Olivier Dussopt. Il précise "que tous les partenaires sociaux, à l'exception de la CGT" acceptent d'ouvrir des discussions "début 2023" pour aboutir éventuellement à un accord "dans les trois à quatre mois qui suivent". Le ministre du Travail prévient : "S'il n'y a pas d'accord, le gouvernement prendra ses responsabilités".

En revanche, Olivier Dussopt n'est pas favorable à l'organisation d'une grande conférence pour les salaires, comme le réclame le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "Nous avons déjà pris un certain nombre de mesures l'été dernier pour pousser à un meilleur dialogue social dans les branches", argue le ministre du Travail. Pour lui, il faut "que les branches fassent le travail" et "quand les entreprises peuvent augmenter les salaires, elles doivent le faire pour permettre à leurs salariés de faire face à l'inflation".

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du jeudi 3 novembre :

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