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Réforme des retraites : Jacques Attali critique "un calendrier loufoque" avec une crise "au pire moment de l'année"

L'ancien conseiller de François Mitterrand, réputé proche d'Emmanuel Macron, était l'invité de franceinfo samedi matin. Il a plaidé notamment pour que la réforme des retraites soient inscrite dans la Constitution.

Article rédigé par franceinfo
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Jacques Attali était l'invité de franceinfo samedi 14 décembre.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

L'économiste et écrivain Jacques Attali a pointé du doigt samedi 14 décembre sur franceinfo le calendrier qu'il juge "loufoque" de la réforme des retraites. "On est dans une situation complétement surréaliste, juge-t-il, parce qu'on a un Premier ministre qui le 11 décembre annonce qu'il va déposer un projet de loi le 22 janvier, pour une réforme qui entrerait en vigueur au plus tôt en 2024. C'est-à-dire après la fin du mandat du président de la République. Donc le calendrier est loufoque", a affirmé Jacques Attali. 

D'après l'ancien conseiller de François Mitterrand, ce calendrier n'est pas adapté au sujet spécifique des retraites, qui est "un sujet de très long terme. On a pris deux ans pour réfléchir, on aurait pu prendre un peu plus, ne pas créer les conditions pour que ceci se passe au pire moment de l'année [la période des fêtes de fin d'année]. Je pense que le timing est absurde".

Comment un président de la République qui, par définition, n'est que de passage, peut décider sur des sujets de très long terme ? C'est un problème profond de nos sociétés, qui renvoie à la confiance en quelqu'un aujourd'hui pour décider ce qu'il va se passer dans 40 ans.

Jacques Attali

à franceinfo

Jacques Attali a jugé que la réforme des retraites devrait faire l'objet "d'une réforme de la Constitution". Cela permettrait de garantir la valeur du point d'indice qui va mesurer la valeur de la retraite selon lui. "La définition de ce point, si elle n'est pas gravée dans le marbre, qui empêchera quelqu'un dans 5 ou 10 ans de le diviser par quatre ? Si on prend cette réforme vraiment au sérieux, il faut que ses principes fondamentaux soient inscrits dans la Constitution."

Le gouvernement promet toutefois une règle d'or dans la loi, qui permettrait de stabiliser la valeur de ce point fixée par les partenaires sociaux. C'est insuffisant pour Jacques Attali : " Une loi peut être modifiée par une autre loi. Et qui sait ce que serait la majorité parlementaire dans dix ans ? Je propose que les principes de sujets de très long terme, qui engagent notre collectivité nationale sur des décennies, soient mis dans la Constitution".

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