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Réforme du Code du travail : "La véritable opposition ne sera pas à l'Assemblée, elle sera dans les rues", estime Nathalie Arthaud

Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, invitée sur franceinfo, a notamment dénoncé la réforme voulue par Emmanuel Macron du Code du travail par ordonnances et appelle les travailleurs à la mobilisation.

Article rédigé par franceinfo
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Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, était l'invitée de franceinfo. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Emmanuel Macron entend réformer le Code du travail par ordonnances, en donnant notamment la priorité aux accords d'entreprise face aux accords de branche, et veut plafonner les indemnités prud'hommales. "Je dénonce tout cela, s'est emportée Nathalie Arthaud samedi sur franceinfo. Je trouve absolument dingue qu'on brandisse encore cette histoire du Code du travail. La réalité c'est qu'on est encore dans la crise, la réalité c'est que beaucoup de petites entreprises pâtissent du fait que les salariés n'ont plus de pouvoir d'achat", a jugé la porte-parole de Lutte ouvrière.

Ce gouvernement, estime-t-elle, a "déjà sonné la charge, il est déjà en ordre de bataille. Nous les travailleurs, il ne faut pas qu'on perde de temps, y compris dans cette campagne des élections". Aussi, elle appelle à "dire leur conscience" et qu'ils soient "prêts à se défendre" à dire "qu'ils ne se laisseront pas faire". "C'est la raison pour laquelle voter pour les listes Lutte ouvrière, c'est affirmer qu'il y a un courant qui est prêt à la bagarre."

 Nathalie Arthaud appelle à la mobilisation, car "la véritable opposition elle ne sera pas à l'Assemblée, elle sera dans les rues, elle sera dans les entreprises dans les quartiers populaires et elle dépendra de la volonté du monde du travail de ne pas se laisser faire. C'est une question de conscience politique, de conscience de classe" a lancé Nathalie Arthaud. 

"Le gouvernement mis en place par Emmanuel Macron est un gouvernement de combat contre les travailleurs, a-t-elle poursuivi. Ce gouvernement va accéder à tous les désirs du grand patronat. Si ces groupes veulent fermer, veulent se délester de telle ou telle activité, délocaliser, supprimer des emplois ils le feront avec la bénédiction du gouvernement". En témoigne, selon elle, de la première mesure prise par le gouvernement : la suspension du compte pénibilité. "C’est quand même complètement fou, c'est le monde à l'envers", a fustigé Nathalie Arthaud.

 Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, a réagi samedi sur franceinfo après la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. "C'est grossier, irresponsable et stupide", a-t-elle fustigé. "Et en même temps ce que dit Donald Trump, c'est le business d'abord, les affaires avant tout." "C'est ce que reconnaissent tous ceux qui ont signé, ratifié les accords de Paris. La réalité c'est ça, car la Cop 21 a débouché sur un accord qui n'avait rien de contraignant", a jugé Nathalie Arthaud. Pour elle, "il n'y avait même pas de plafonnement des émissions de gaz à effet de serre parce que les grands groupes industriels et pétroliers l'avaient demandé".

"Bien sûr il faudrait faire passer l'intérêt et la protection de l'environnement avant toute chose" mais "tout est fait pour ne pas gêner le business et cela a été défendu par tous les grands dirigeants de la planète et pas seulement par Donald Trump. Lui c'est la caricature, il pousse à l'extrême cette logique-là. Lui il la revendique", a argumenté Nathalie Arthaud. "Pour beaucoup de groupes capitalistes l'écologie c'est devenu un gros gâteau. Moi je crois que ce n'est pas comme ça qu'on peut résoudre les problèmes écologiques qui se posent à la planète" 

"Il y a une mobilisation autour de ce problème, tout le monde se rend compte qu'il y a une vraie impasse une vraie catastrophe qui est en train de se dérouler et je suis frappés par le décalage entre cette conscience des femmes et des hommes et le fait qu'on n'organise pas notre économie. Ce qui débouche sur un gâchis un gaspillage des ressources", a commenté Nathalie Arthaud.

François Bayrou, ministre d'État et garde des Sceaux a présenté jeudi le projet de moralisation de la vie publique. "Le véritable enjeu est d'adopter une démarche globale de nature à restaurer la confiance des citoyens dans l'action publique" a-t-il déclaré. "Ça me fait sourire, on a eu toute cette comédie du renouvellement. En fait ce qu'il y a de nouveau ce sont les noms des responsables politiques qui sont visés par la justice, voilà le renouvellement en réalité", a commenté Nathalie Arthaud samedi sur franceinfo.

Avec "cette loi de moralisation, ça continuera parce que je crois qu'il n'y aura pas de moralisation de la vie politique" dès lors que "toute l'économie, toute la société, est fondée sur l'exploitation, sur les injustices et les inégalités". Nathalie Arthaud a réagi sur l'enquête préliminaire ouverte sur Richard Ferrand par le parquet de Brest. Doit-il démissionner ? : "Je ne leur demande rien" a répondu Nathalie Arthaud. "Je pense qu'il faut que les travailleurs fassent pression et qu'ils revendiquent le contrôle sur leurs élus, leur révocabilité mais aussi le contrôle sur ce qui se passe les entreprises". "Ça changera à partir du moment où les travailleurs imposeront leur contrôle", a analysé Nathalie Arthaud.

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