"Joujou", l'incroyable histoire (vraie) d'un jouet humain
Joujou d'Eve de Castro (Robert Laffont)
Russie polonaise, 1741. Tombée dans la misère, la comtesse Boruwlaska vend son fils à une amie fortunée. Comme jouet humain. À neuf ans, Joseph a la taille d'un enfant à la naissance. Idéalement proportionné, les traits fins, ravissant. C'est une " réduction humaine ", un lilliputien. Doué d'une intelligence exceptionnelle. Un monstre parfait. Le sort qui l'attend est celui d'un animal de compagnie ou d'une bête de foire. " Joujou " va vivre quatre-vingt-dix-huit ans à cheval entre les fastes de l'Ancien Régime et les débuts de la révolution industrielle, jouer du violon pour des rois et pour des putains, séduire des femmes, sillonner l'Europe à feu et à sang, exciter la convoitise des savants, devenir une légende. De sa plume vive et élégante, Eve de Castro s'empare avec brio de ce fascinant destin. Celui d'un aigle enfermé dans le corps d'une puce.
Le dernier banquet de Jonathan Grimwood (Terra nova)
Un enfant crasseux dévore des scarabées à côté d'un tas de fumier, il a cinq ans et ses parents sont morts. Il s'appelle Jean-Charles d'Aumout et c'est un noble sans le sou qui va connaître un destin exceptionnel. Dans la France du XVIIIe siècle, l'orphelin devenu cadet à l'Académie militaire va grimper les échelons de la société. Soldat, diplomate, espion, amant passionné : Aumout est tout cela à la fois. Sa vie est remplie de fougue et d'intrigues, mais cela ne suffit pas. Il n'a qu'une obsession: l'art culinaire qu'il veut porter à son paroxysme. Alors que la société agonise sous les coups de la Révolution, tel un alchimiste prêt à toutes les expériences, Aumout cherche le goût parfait, absolu. Mais en cuisine, pas plus qu'en politique, la perfection n'est de ce monde...
Le bonheur National brut de François Roux (Albin Michel)
10 mai 1981, François Mitterrand est élu, la France bascule à gauche, saisie d émoi. Pour Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, dix-sept ans à peine, pas encore le bac en poche, tous les espoirs sont permis, même au fin fond de leur province bretonne. Vivre son homosexualité au grand jour et monter à Paris pour Paul ; embrasser une carrière politique pour Rodolphe ; devenir photographe pour Benoît, fils d'agriculteurs ; suivre la voie de Bernard Tapie pour Tanguy. Trente-et-un ans plus tard, que reste-t-il de leurs rêves, au moment où le visage de François Hollande s'affiche sur les écrans de télévision ? Le Bonheur national brut dresse, à travers le destin croisé de quatre amis d'enfance, la fresque sociale, politique et affective de la France de ces trois dernières décennies. Roman d'apprentissage, chronique générationnelle, le texte de François Roux réussit le pari de mêler l'intime à l'événementiel d'une époque, dont il restitue le climat avec une sagacité et une justesse percutantes.
Marina Belleza de Silvia Avalone (Liana Levi)
Une vallée du Piémont, dans les contreforts des Alpes, autrefois prospère. L industrie lainière qui la faisait vivre s'est délocalisée au début des années 2000 et dans ces petites villes à présent désolées, les jeunes se résignent à voir la crise s'éterniser. Mais Andrea et Marina, eux, ont des projets d'avenir. Lui rêve de plaquer sa famille bourgeoise et ses diplômes universitaires pour élever des vaches dans la ferme d'alpage de son grand-père. Elle écume les kermesses et les télécrochets dans l'espoir de devenir une star. Avec son allure et sa voix de déesse, une volonté de fer et la morgue de ses vingt ans, Marina est convaincue que sa place est au centre des regards faute d avoir su retenir celui de son père... Andrea et Marina. Attraction et répulsion. Tout semble les éloigner et pourtant une passion dévorante les unit depuis l'adolescence, une fièvre qu'ils se promettent à chaque fois d'éteindre... Mais est-il raisonnable d'être sage quand « [leur] génération [est] exclue de tout, née au mauvais moment au mauvais endroit. Alors autant se retirer sur la frontière. Rebrousser chemin, désobéir. »Dans ce deuxième roman, Silvia Avallone se montre une fois encore incroyablement douée pour décrire les failles de notre société, les doutes de sa jeunesse et le mouvement qui la pousse à se réapproprier sa terre et ses origines.
Manet de Sophie Chauveau (Télémaque)
Sophie Chauveau retrouve sa passion pour l'itinéraire intime des peintres. Aussi discret qu'il est bienveillant avec ses pairs Monet, Degas, Renoir ou sa belle-soeur Berthe Morisot, c'est l'intelligence qui avance masquée.Virtuose total passant d'un genre à l'autre, il pose les jalons de l'impressionnisme et laisse à sa mort prématurée (51 ans) plus de 400 toiles d'une variété inouïe. Sa vie privée et notamment l'existence d'un fils caché est nimbée d'un mystère sur lequel aucun historien de l'art ne s'est jamais vraiment penché.
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