"Le Chant des innocents" de Piergiorgio Pulixi

Depuis quelques années maintenant, l'éditeur Gallmeister publie aussi des auteurs européens, après avoir largement puisé dans le vivier nord américain du polar, du roman noir et de la littérature des grands espaces. Le Chant des innocents est le troisième roman de l'écrivain sarde publié en France.

Ses deux précédents romans traduits en français, L’Île des âmes et L’Illusion du mal ont connu un tel succès, que son éditeur, Gallmeister, a décidé de publier le premier tome de ce qu il a écrit comme une série, Le Chant des innocents, paru en 2015 en Italie, n’avait pas encore été traduit en français. On peut lire tous ces romans, indépendamment les uns des autres.   

On y retrouve l'un des personnages des précédents romans

On dit souvent qu'un bon polar tient à la personnalité, à la qualité de son enquêteur. Piergiorgio Pulixi en a créé un hors pair. Vito Strega, enquêteur milanais aux intuitions géniales, mais en difficulté, à la fois professionnel et personnel. Strega, personnage autant charismatique qu'énigmatique, est au bord de l'abîme quand une série de crimes commis par des adolescents, met la police milanaise en ébullition.

A priori, rien de commun entre tous ces crimes dont les auteurs sont clairement identifiés, mais fermés dans un silence qui n'explique rien. Là où les autres ne voient rien, Strega voit tout ou presque. Et il devine que derrière ces gestes, se cache une personnalité manipulatrice.

Piergiorgio Polizzi, comme dans L'illusion du mal, imagine un dispositif qui ne peut laisser le lecteur indifférent. Ecrit il y a une dizaine d'années, les réseaux sociaux n'avaient pas encore la place qu'ils ont aujourd'hui, et ce sont les jeux vidéo qui sont au centre du dispositif meurtrier, imaginé par Piergiorgio Pulixi. Il en décrit le potentiel dévastateur chez des adolescents manipulés.

L'intrigue est subtile, limpide

À l'inverse, les personnages, et en premier lieu celui de Vito Strega, sont complexes, déchirés, parfois torturés. Mais c'est ce qui fait toute la richesse de ce roman noir. Piergiorgio Pulixi écrit très simplement, presque froidement, sans lyrisme, et il est en train de se faire une belle place dans l'univers du roman noir, en Italie, et donc maintenant en France.