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Attention à la camelote !

A première vue, il y a comme des rapports incestueux entre le petit et le grand écran. Et si le cinéma rend de fiers services à la télévision en lui permettant de nourrir l'audimat de la plupart de ses soirées (toutes chaînes confondues), la télé lui renvoie gentiment l'ascenseur.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Chaque dimanche ou presque à la fin des journaux de 20h, la télévision et ses représentants font inévitablement la promo d'un film qui va sortir le mercredi d'après. Et que les téléspectateurs sont priés d'aller voir séance tenante. Cela tient presque du sermon.

Alors, quand bien
même serait-on cinéphile, quand bien même serait-on friand des pages
"spectacles" ou des suppléments "culture" qui abondent
dans les quotidiens ou les hebdos, on ne peut pas ne pas s'agacer devant
l'affligeant exercice du ou de la journaliste vedette servant la soupe
médiatique pour que le dernier film de truc produit par les studios machin
fasse un tabac. 

C'est navrant car
évidemment, dans 98% des cas, le présentateur en question n'a pas vu le film en
question et les questions qu'il pose à la superstar invitée ce soir-là sur le
plateau pour alimenter son gagne-pain sont d'une complaisance affligeante,
indigne de la première semaine de la pire des écoles de journalisme.

Mais en fait, on
n'est plus dans le journalisme. Et c'est bien là le problème. TF1, France 2
ou Canal + ont après tout bien le droit d'assurer la promotion des films de leur
choix. Surtout quand ils en sont les partenaires financiers. Mais il y a des
émissions pour ça. Les journaux télévisés, pour leur part, devraient être
vierges de toute complaisance, toute publicité, toute promotion, tout
matraquage. 

Comment peut-on
attendre d'un présentateur qu'il interviewe des ministres avec indépendance et
impertinence quand dans la même demi-heure, on sait qu'il va cirer les pompes
des metteurs en scène et glorifier les acteurs qui sont attendus sur son
plateau ? 

Le pire ennemi du
journalisme s'appelle complaisance. Et si l'on se transforme en camelot, c'est
évidemment pour vendre...de la camelote.   

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