Déficit de confiance
Décrochage
industriel, chômage pas très loin de son taux record et la laborieuse réforme
de l'impôt illustrée par l'affaire des exilés fiscaux, Depardieu et les autres.
Cynisme dominant
Bref, c'est ce qu'on appelle pudiquement la conjoncture
socioéconomique. A laquelle s'ajoute un
autre déficit, encore plus pervers, duquel le pouvoir exécutif serait bien
inspiré de se méfier et que l'excellent journaliste Jean Claude Guillebaud,
assez peu suspect d'être un abominable réactionnaire appelle le "cynisme
dominant ".
Plus aucun discours, nulle promesse, aucune initiative ne
trouve plus grâce aux yeux des citoyens qui tournent en dérision tout ce que
leur propose ou leur impose la classe dirigeante. Et il s'agit bien là d'un
déficit, un déficit de confiance, lequel oppose comme toujours le pays réel au
pays légal, mais aussi au sein de chaque famille ou parti politique les chefs
et les militants.
Le deuil de la confiance
Après les déceptions provoquées à gauche par le virage
social démocrate du président Hollande, la stupeur suscitée encore plus à
gauche par l'insolente popularité d'un Manuel Valls au sommet de son art, les
provocations ouvriéristes et narcissiques d'un Montebourg ridiculisant Matignon
et les bisbilles de l'UMP, la cote de confiance de presque tous les
responsables politiques est en berne comme le sont les drapeaux les jours de
deuil. Et ce n'est pas la qualité du débat sur le mariage gay qui va rehausser
le niveau.
Le deuil que le pays porte aujourd'hui est celui de la
confiance. L'absence d'un véritable débat idéologique nourri de réelles options
philosophiques dépassant de cent lieux les misérables polémiques sur le racisme
anti riche ou la mariage homo est en train lentement mais surement de couper le
lien qui devrait unir les citoyens à la vie politique. Et quoi qu'en disent nos
brillants économistes, a l'aube de 2013, c'est ce déficit-là qui apparaît le
plus inquiétant.
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