Examen ou controle continu ?
Et depuis que Messieurs
Bassi et Duhamel ont inventé, en 1974, le premier grand duel télévisé de la
Vème république opposant Giscard à Mitterrand, depuis le fameux "vous
n’avez pas le monopole du cœur " balancé par le premier au second, la
rumeur veut que le débat télévisé soit crucial. La rumeur dit que "qui
perd le débat perd l’élection".
Mais ça n’est qu’une
rumeur, une légende urbaine. Pour autant qu’on le sache, aucun des cinq débats
de 74, 81, 88, 95 ou 2007 n’a sensiblement modifié le rapport de force qui
préexistait entre les deux candidats. Reste le mythe, le mythe du KO,
l’illusion qu’un incident, une gaffe, une petite phrase assassine peut changer
le cours des choses.
Enfin, il y a ce
spectacle qu’on regarde toujours avec un mélange de passion et d’intérêt. La
dramaturgie savamment entretenue par les communicants des deux camps qui ont
tout mesuré, tout négocié. La table, sa forme et sa taille, la couleur du
décor, l’emplacement des caméras et jusqu’à la température ambiante régnant sur
le plateau. Sans oublier le réalisateur, son pédigrée, son style, ce qu’il peut
filmer et ce qu’il ne doit pas montrer.
Pour tout dire, nous
revoici dans l’information showbiz avec un audimat pressenti de 22 millions de
téléspectateurs, grosso modo la moitié du corps électoral. Digne d’une finale
de coupe du monde de foot. Ceci explique le surinvestissement des deux
candidats pour ce moment de téléréalité qui ressemble à un examen de fin
d’année. Mais qui ne doit pas faire oublier que la campagne a déjà beaucoup
duré et que c’est plutôt le contrôle continu qui, à la fin, départagera les
finalistes.
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