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Force ou tranquillité

A première vue, et comme toujours dans une intervention télévisée présidentielle, il faut tenir compte de trois choses : le texte, le contexte et le prétexte. Prétexte de ce quasi monologue de 45 minutes plus une demi-heure de temps additionnel : répondre à ceux qui se demandent s'il y a un avion, un pilote et un plan de vol. Contexte : sondages catastrophiques, chômage record, pouvoir d'achat en berne, croissance portée disparue. Texte : dépourvu de toute idéologie, pragmatique, sans éloquence, ni emphase, ni souffle mais avec une évidente conviction.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Du style : "je
ne suis plus un Président socialiste mais le Président de la France. Je ne suis
là que depuis 10 mois. J'ai les nerfs solides. Je fais ce que je peux, je fais
de mon mieux. Je n'attends pas la croissance, je la crée et tous les outils
sont là". La fameuse "boite à outils" de M. Hollande rappelle
un peu celle de M bricolage ce dont presque tous les éditorialistes de bonne ou
de mauvaise foi se moquent un peu aujourd'hui.

En tout cas ce n'est
pas un discours de gauche qu'a tenu le chef de l'état. Ni un discours
dramatique puisqu'il récuse l'austérité tout en prônant la rigueur. Il y avait
dans ses propos un mélange de tranquillité, d'autosatisfaction et d'optimisme
forcé qui risque quand même d'être perçu comme légèrement décalé vu la dureté
de la crise perçue au quotidien par les Français.

Les optimistes
diront qu'ils ont retrouvé un pilote dans l'avion et qu'ils ont compris son
plan de vol : inversion de la courbe du chômage et retour de la croissance.
Les pessimistes diront qu'il ne suffit pas d'avoir une boite à outils pour
savoir planter les clous.

En conclusion et en
deux mots, le Président a voulu rejouer le vieux refrain de la " force
tranquille ". Sauf que la tranquillité ne garantit nullement la force.

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