La haine
Quand François
Hollande parle de ses parents, quand sa compagne Valérie Trierweiller évoque le
grand amour qu’elle vit avec lui, quand Eva Joly s’adresse aux électeurs qui
l’aiment et à ceux qui ne l’aiment pas pour leur dire que sa modeste personne
est infiniment moins importante que les idées qu’elle incarne, quand Nicolas Sarkozy
avoue sur toutes les chaînes de télévision, miraculeusement unies comme un seul
tube cathodique, qu’il a des regrets et qu’il s’en expliquera bientôt, ils et
elles "fendent l’armure".
Fendre l’armure,
c’est quand l’être l’emporte sur le paraître, ne serait- ce que quelques
instants. Quand on ressent un brin d’authenticité dans un univers désespérément
formaté. Quand le spontané prime la com. Bref, quand on montre son vrai visage.
Et ca n’est pas une exclusivité politique.
Ces derniers jours,
le monde encore plus glamour du cinéma nous a donné deux exemples d’armures
fendues. D’abord, celle de l’acteur Jean Dujardin, envahi par l’émotion pendant
son triomphe aux Golden Globes américains. Ensuite celle du cinéaste Mathieu
Kassovitz, submergé par la colère en apprenant que son dernier film n’avait
obtenu qu’une seule nomination pour les Césars.
Alors voilà
Kassovitz qui publie des injures sur tweeter. Du style "allez vous faire
baiser avec vos films de merde, vous ne m’aimez pas, je ne vous
aime pas non plus". Quant au cinéma français, Mathieu Kassovitz lui
promet les derniers outrages en des termes que "l’ordre et la morale"
réprouvent et interdisent de les répéter à la radio.
Conclusion :
une armure qui se fend, c’est pas toujours joli joli. Et La Haine n’était pas seulement le titre d’un film. Plutôt une marque de fabrique.
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