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Le lapin Duracell

A première vue, on parle trop de l’affaire DSK. On devrait lui ficher la paix. Ce feuilleton grossier n’a que trop duré. Depuis le 15 mai ça va bientôt faire sept mois. Il y a surdose.
Article rédigé par franceinfo
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Ce n’est plus de l’info, ni de la polémique, même plus du voyeurisme. Ce serait désormais de l’acharnement contre un homme brisé, un homme à terre, une victime. Tel est le sentiment qui prévaut dans une partie de l’opinion, soucieuse de "passer à autre chose".

Le raisonnement n’est pas faux car depuis que DSK a été sorti du jeu politique dans les conditions que l’on sait, maintenant qu’il n’est plus prétendant à rien, il n’y a plus lieu de s’occuper de son comportement intime qui ne regarde que lui et ne concerne plus les électeurs.

L’ennui c’est que l’affaire s’est relancée toute seule, comme le lapin Duracell dont les piles ne s’arrêtent jamais. Successivement, on a eu droit à l’irruption de "Dodo La Saumure", personnage plutôt inattendu dans l’entourage d’un ex prétendant au suffrage universel. Puis la publication de plusieurs livres rendant hommage à Anne Sinclair, héroïne forcément sublime mais assez peu conforme aux critères habituels du féminisme triomphant. Puis le réveil de la théorie du complot dans un magazine américain qui depuis a fait machine arrière. Et enfin les plaintes en série déposées par DSK et son épouse contre les médias.

Se poser en victime, engager des poursuites contre la presse au nom du respect de la vie privée est parfaitement recevable dans un état de droit. Et s’il existe un devoir d’informer, DSK dispose du droit de se draper dans sa dignité perdue. Deux choses, pourtant viennent relativiser sa démarche juridique. La presse n’a rien inventé. Et la meilleure façon d’être respecté est d’être respectable.     

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