Liberté
De toutes les conquĂȘtes humaines, la libertĂ© est la
plus précieuse. Les libertés ne s'octroient pas, elles se prennent. Elles se
protĂšgent. Jalousement. FĂ©rocement. Depuis que le monde est monde, des millions
d'hommes et de femmes célÚres ou inconnus, héros ou quidams sont morts pour
elle.
Et de toutes les libertés, l'une des plus fragiles
est la liberté de la presse. Pas seulement la presse confortable et douillette
qui s'exerce sans risque dans un bureau climatisé (j'en sais quelque chose)
mais surtout la presse de terrain, le reportage, le grand reportage, le
reportage de guerre.
Il devait ĂȘtre 14h 30, heure de Paris, samedi 2
novembre 2013, avant hier, quand Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tous deux
journalistes à RFI ont été tués par balles au nord Mali par des ravisseurs non
encore identifiés. Ils ont été assassinés - de grùce qu'on ne dise pas, qu'on
ne dise plus " exécutés " car l'exécution est un terme juridique
précis qui suppose un processus judiciaire.
Ils ont été assassinés parce qu'ils étaient Français
et journalistes. Ils ont été enlevés puis tués parce qu'ils avaient sur eux des
armes de destruction massive de la tyrannie. Carte de presse. Stylo. Micro.
Magnétophone. Ils sont morts au combat de la liberté d'informer comme périssent
des dizaines de leurs confrÚres chaque année.
A ce jour, en 2013, 88 journalistes ont été tués
dans l'exercice de leur métier. Grosso modo, un tous les quatre jours.
" Sur les images dorées
  Sur les
armes des guerriers
  Sur la
couronne des Rois
  J'écris ton
nom "
Liberté.
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