BD, bande dessinée. Faire la loi
Nous voilà en campagne pour les élections législatives. Une nouvelle assemblée siègera en juin. Deux bandes dessinées illustrent le travail de fond, ardu, technique et politique, qui conduit à faire voter les lois.
Nous voilà en campagne pour les élections législatives. Une nouvelle assemblée siègera en juin. Deux bandes dessinées illustrent le travail de fond, ardu, technique et politique, qui conduit à faire voter les lois.
Voter la loi. Ou pas
Il ne suffit pas d’avoir des idées pour changer et, on l’espère, améliorer les règles qui organisent notre vie commune. Avant et après la rédaction d’un projet de loi, si le texte est porté par le gouvernement, ou d’une proposition, si les parlementaires en sont les promoteurs, il faut convaincre et convaincre encore.
Les ministères concernés, les lobbys qui s’immiscent jusque dans les bureaux des députés, l’opposition qui fait de la résistance, quand ce n’est pas la majorité elle-même. Il faut aussi compter avec les sénateurs, évidemment. Et la presse qui éclaire l’opinion ou fait dérailler les meilleures intentions. Ajoutez à cela la mécanique extrêmement complexe de l’élaboration du texte. Jusqu’à sa validation par le Conseil constitutionnel et les décrets d’application, il se passera des mois et des mois pour enfin en constater les effets dans notre quotidien.
Faire la loi l’illustre parfaitement, avec sérieux et avec humour
La loi en question, c’est la loi Macron. Ou plus exactement, puisque c’est son nom, "le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques", adopté le 10 juillet 2015, après que le Premier ministre d’alors, Manuel Valls, eut recours au 49.3 pour faire adopter le texte sans vote.
La BD des journalistes du Monde Hélène Bekmézian et Patrick Roger, et du dessinateur Aurel, reprend tout son parcours, étape par étape, pas à pas, chausse-trappes, entonnoirs, portes étroites et courses de haies, dans un grand jeu hasardeux. Un jeu de l’oie, bien sûr.
Faire la loi, aux éditions Glénat.
Prendre des gnons à Matignon
Autre bande dessinée, aussi technique mais plus émouvante, Désintégration raconte l’échec de la refondation de la politique d’intégration voulue par Jean-Marc Ayrault, le prédécesseur de Manuel Valls à Matignon. La BD aurait pu avoir pour titre Le blues du conseiller, puisque c’est à travers les yeux de l’un d’eux que l’on revit ce long processus semé d’embûches.
Une histoire vraie. Matthieu Angotti a œuvré à Matignon où la lutte contre la pauvreté et pour l’intégration furent ses chevaux de bataille. Avec beaucoup de sincérité, et parfois l’air d’un pied-nickelé, il y a tenu son journal, mis en images par Robien Recht. Qu’on soit ou non d’accord avec le projet qu’il portait, on referme le livre étourdi par les difficultés affrontées, et conscient de la masse de travail accompli.
Désintégration, aux éditions Delcourt.
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