BD bande dessinée. "Leur" traître
Pierre Alary adapte en bande dessinée "Mon Traître", le roman de Sorj Chalandon.
La bande dessinée du jour est l'adaptation du roman de Sorj Chalandon
Mon Traître par le dessinateur Pierre Alary.
Retour à Belfast
Il y a 10 ans, Sorj Chalandon publiait Mon Traître, le roman par lequel l’écrivain journaliste tentait de refermer l’une de ses plaies les plus profondes : la douleur éprouvée en ouvrant son journal, le jour où l’on y révélait que l’homme qu’il avait côtoyé pendant des années, le militant de la cause irlandaise républicaine aimé et respecté par les siens, l’ami qui l’avait accueilli chez lui à Belfast et avait fini par le considérer comme un fils, celui-là venait d’avouer qu’il était payé par les services britanniques pour espionner ses compagnons du Sinn Fein et de l’Ira. Succès public et critique, récompensé par une demi-douzaine de prix littéraires, Mon Traître est aujourd’hui adapté en bande dessinée par Pierre Alary.
Inventer les corps, garder les mots
Fortement marqué par son passage dans les studios d’animation de Disney, le style de Pierre Alary collait jusqu’à présent aux séries d’aventures bondissantes. Le trait a bougé, gagné en profondeur, en humanité. L’œil s’est rapproché des personnages. L’essentiel, ici, se joue sur les visages, dans l’intensité des regards. Physiquement, Alary invente Antoine et Tyrone, les protagonistes du récit. Mais il a conservé précisément les mots de Chalandon. Pour transmettre l’émotion ressentie.
Après Mon Traître, publié aux éditions rue de Sèvres, Pierre Alary adaptera, toujours de Sorj Chalandon, Retour à Killybegs. Il s’agit de la même histoire racontée du point de vue du traître.
La guerre d'Algérie vue par les femmes
Algériennes 1954-1962 est aussi une histoire de points de vue. La bande dessinée évoque la guerre d’Algérie à travers le destin croisé de cinq femmes. On y suit aussi bien une combattante du FLN que la fille d’un appelé qui a refoulé ce qu’il a vécu dans le djebel. L’intérêt de cette BD au propos dur, servi par le réalisme doux du dessinateur Deloupy, tient dans le souci du scénariste Swann Meralli de refuser toute simplification de la réalité historique.
Algériennes 1954-1962, aux éditions Marabulles
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