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BD, bande dessinée. Lewis Trondheim ressuscite Lapinot

Un auteur a tous les droits sur son personnage : le créer, lui faire vivre les aventures qu’il veut et même le tuer. Mieux encore, il a le droit de le faire revivre.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
TRONDHEIM SIGNE LE RETOUR DE LAPINOT (LEWIS TRONDHEIM, L'ASSOCIATION / PHOTO JC OGIER / LEWIS TRONDHEIM, DELCOURT)

Lapinot revient !

Lapinot a vu le jour en 1989 sous le crayon de Lewis Trondheim. L’histoire est connue. L’apprenti dessinateur s’était saisi d’une rame de papier pour se lancer sans plan ni scénario. Mais avec un but : être devenu auteur de BD en arrivant à la page 500.

Un bon quart de siècle plus tard, quelque cent-cinquante livres au compteur, couronné par le grand prix d’Angoulême, Trondheim relance Les nouvelles aventures de Lapinot. Quel bonheur de retrouver le lapin aux grandes oreilles, aux très grandes pattes, habillé le plus souvent d’un trenchcoat mastic froissé, et de caractère gentil et lunaire.

Un plaisir d’autant plus grand qu’il avait choisi de mettre à mort son personnage fétiche, il y a 13 ans, sans crier gare. Une époque où le dessinateur se posait quelques questions sur les capacités des auteurs de BD à bien faire vieillir leurs héros.

Contrairement aux peintres ou aux réalisateurs de films, chez les auteurs de BD comme chez les rockers, le meilleur est au début, le pire est pour la fin.

Lewis Trondheim

Le coup de blues est presque passé. Désormais, Trondheim envisage de raccrocher les crayons à 60 ans. La soixantaine, c’est pour dans 10 ans. Il sera toujours temps d’en reparler.

Quoi de neuf dans ce retour ? 

Un peu moins de légèreté dans le propos et des préoccupations d’actualité : le terrorisme, évidemment, et surtout les medias tout info, que l’auteur juge grandement responsables de la morosité ambiante.

Lapinot reste un bon acteur, capable de jouer les cow-boys de western, les chevaliers maladroits, comme les héros du quotidien dans les scénarios les plus contemporains.

Lapinot le moralisateur et son ami Richard le déconneur forment toujours un duo sensible et drôle. Et puis, dans Un Monde un peu meilleur, titre du nouvel album, il est aussi question de superpouvoirs, l’une des marottes de Lewis Trondheim.

Un Monde un peu meilleur, aux éditions L'association.

Un auteur qui continue à peser dans la BD

Les superpouvoirs, Lewis Trondheim en fait l’argument d’une autre bande dessinée de cette rentrée. Il en signe le scénario mais il a confié cette fois la mise en images à Stan et Vince. L’héroïne est parfois si lourde qu’elle s’enfonce dans le sol, d’autres fois si légère qu’elle s’envole. De son humeur dépend sa densité.

Density, aux éditions Delcourt

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