BD bande dessinée. Un futur grave et gravé
C'est une histoire destinée à faire trembler les lecteurs. Fantastique, mâtinée de science-fiction, elle a pour titre La Mort vivante. Elle impressionne surtout par son dessin signé Alberto Varanda.
Avant d’être dessinateur de bande dessinée, Alberto Varanda fut sculpteur sur bois. Puis graphiste, adepte du noir et blanc. Une pratique dont il tire profit pour imaginer ses images en volume.
Une noirceur éblouissante
Les corps, les décors, c’est d’abord, chez lui, la lumière qui joue sur les masses. Voilà qui permet de comprendre la manière dont il a mis en scène l’adaptation de La mort vivante. C’est une histoire écrite dans les années 1950 par l’un des maîtres de la science-fiction française, Stefan Wul.
A la lecture, mon cerveau a zappé toute la partie SF de l’histoire. Je n’ai vu que des images gothiques, des gravures.
Alberto Varanda
En regardant les images d’Alberto Varanda, on pense effectivement aux gravures de Gustave Doré, le grand illustrateur du XIXe siècle, et aux images inquiétantes du maître américain de la bande dessinée d'horreur, Bernie Wrightson. On imagine le dessinateur penché sur sa table, occupé à hachurer ses cases inlassablement à la plume et à l’encre. Les traits se croisent et se recroisent. La lumière monte de toute la noirceur et des dégradés de gris patiemment accumulés.
Un peu comme une peinture à l’huile sur laquelle on peut revenir indéfiniment, je peux passer une semaine sur une planche. Mes sentiments ? De l’angoisse d’abord, de l’exaltation pendant, du désespoir à la fin. Et rebelote !
Alberto Varanda
A la lecture, nous ne sommes pas loin de passer par les mêmes sentiments. Au scénario, Olivier Vatine joue avec nos angoisses. Cette histoire à la beauté étouffante parle d’une mère en deuil de son enfant, d’une humanité exilée de la planète Terre et d’un futur post-apocalyptique qui pourrait bien enfanter une nouvelle apocalypse.
La mort vivante, Vatine, Varanda, d’après Stefan Wul, sous le label Comix buro.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
Les Montagnes Hallucinées, de Gou Tanabe, chez Ki-oon
Gou Tanabe livre une très belle adaptation du roman de science-fiction de Howard Phillips Lovecraft. Le mangaka est un grand connaisseur de l'univers de Lovecraft et a commencé l’adaptation de ses œuvres phares depuis 2014, dans le magazine de prépublication Comic Beam d’Enterbrain. Le manga, publié chez Ki-oon, bénéficie d'un format agrandi et d'une couverture imitation cuir.
Direction l'Antarctique où, en 1931, une équipe de scientifiques fait des découvertes de plus en plus fascinantes et étranges qui vont la conduire à sa perte. Quelques mois plus tard, une expédition de sauvetage découvre le campement en ruines du Pr Lake. A travers des paysages très réalistes, Gou Tanabe nous transporte dans des lieux froids, inhospitaliers, mais malgré tout captivants. On s'enfonce progressivement dans ces montagnes noires et l'on partage la curiosité et l'horreur ressenties par les personnages.
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