Cet article date de plus de dix ans.

Des voyages à feuilleter

Pour partir en voyage sans bouger, rien ne vaut les souvenirs en images des grands artistes. Evadez-vous cet été avec Loustal, Taniguchi et Mattotti.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (© Loustal, La Table ronde / Taniguchi, Louis Vuitton / Mattotti, Louis Vuitton / La boite à bulles)

 Bonheur de voyager un crayon, un pastel, une plume à la main. Joe de découvrir les images rapportées quand ceux qui ouvrent leurs carnets ont pour nom Loustal, Lorenzo Mattotti, Jiro Taniguchi ou Simon Hureau.

Loustal a beau nous y avoir habitués, quand, entre deux bandes dessinées, il pose son regard sur l'étrangeté du monde, sa capacité à suspendre le temps confine à l'envoutement. Poursuivant, à la Table ronde, sa série Dessins d'Ailleurs , Esprits d'Ailleurs nous emporte aujourd'hui en Polynésie, où les chevaux de Gauguin continuent à ne rien faire sous les palmiers immobiles; en Algérie, quand les hommes traînent dans les cafés de Constantine; et dans les décors désertiques de l'Utah qui accueillent les carcasses rouillées des grosses cylindrées américaines écrasées de chaleur. Avec Loustal, nous irons aussi en Afrique du Sud, en Suisse ou à Taïwan. Toujours avec la sensation qu'il faut arrêter le pas. Ne plus bouger. Simplement regarder.

En compagnie de Jiro Taniguchi, nous flânons dans Venise . Le maître du manga ligne claire a répondu à l'invitation de Louis Vuitton qui édite une collection de "travel books" à la beauté sidérante. Pour cette promenade au cœur de la Sérénissime, l'auteur de L'Homme qui marche reprend le principe de ce récit qui l'a fait connaître sous nos latitudes: un homme déambule, seul, attentif à tous ceux qu'ils croisent, à ce qu'il voit. Dans ses yeux, Taniguchi saisit la caresse affectueuse offerte au chien de passage, le sourire aimable de la serveuse du restaurant, le plaisir sans partage des enfants qui se désaltèrent aux fontaines. La ville est là, palais et grand canal, comme un décor.

Chez Lorenzo Mattotti, ce qui importe, c'est la vibration des couleurs, le mouvement des formes. L'italien de Paris signe, toujours pour Louis Vuitton, un Vietnam rêvé. Les collines ondulent, les corps s'abandonnent. Le vert, le rouge, le jaune s'épousent, le noir et blanc cohabitent dans les pages à l'équilibre parfait. La démonstration n'est pas que formelle. Elle bouleverse les sens.

Enfin, mi-carnets de voyage, mi-bandes dessinées, Kompilasi Komikus rassemble, aux éditions la boite à bulles, les carnets de résidences en Indonésie de Sylvain Moizie, Clément Baloup, Simon Hureau et Joël Alessandra. Variétés des styles et des regards. Et des heures de lecture pour celui qui, cet été, ne va pas quitter l'Hexagone.

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