Cet article date de plus de trois ans.

La science-fiction, grande tendance de la rentrée BD

Du retour de Metal Hurlant à la présence de nombreux auteurs de bandes dessinées au prochain festival Les Utopiales de Nantes, la science-fiction s'affirme comme une des tendances de la rentrée BD. 

Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
UN FUTUR VRAIMENT TRES PROCHE (UGO BIENVENU, HUMANOIDES ASSOSCIES / UGO BIENVENU, DENOEL GRAPHIC / HERVE TANQUERELLE, DUPUIS / HUGUES MICOL, DARGAUD /  LEA MURIAWEC, 2024)

Le magazine Métal Hurlant, pilier de la presse des années 1980, renaît de ses cendres. Trimestriel, épais de quelque 280 pages, le numéro 1 de la nouvelle mouture répond à un seul mot d’ordre : parler de ce que les Anglo-Saxons nomment le "near near future", le futur extrêmement proche.

Le retour de la machine à rêver

Biodiversité, complotisme antivax, réalité virtuelle, monde connecté : une cinquantaine d’auteurs, appartenant pour la plupart à la jeune génération de la BD, fait assaut d’imagination. Le dessinateur Ugo Bienvenu signe la Une de ce nouveau Métal Hurlant qui nous présente un bébé, fruit de l’union d’un robot et d’une jeune femme souriante.

Ugo Bienvenu, c’est aussi un petit lingot doré de 350 pages. Dans une ligne claire post-moderne, il y brosse le portrait d’un influent maître de la finance, du commerce et de l’industrie, héros prétentieux et tristement humain du capitalisme de l’avenir.

Le livre a pour titre TOTAL, aux éditions Denoël Graphic.

Au registre des nouveautés SF, la bande des auteurs nantais – Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval, Hervé Tanquerelle et Fred Blanchard - met le point final à sa trilogie Le dernier Atlas. Plus de 700 pages, une uchronie sociale et politique, l’affrontement d’un robot géant et d’une force surnaturelle d’origine inconnue.

Le dernier Atlas, aux éditions Dupuis.

La relève du futur

La révélation BD de la rentrée a pour nom Léa Murawiec. Sa première bande dessinée a pour titre Le Grand vide. Son propos : Et si nous n’existions que parce qu’au moins une personne pense encore à nous. Perspective aussi censée et déprimante que les lignes de fuite de ses décors urbains.

Le Grand vide, aux éditions 2024.

La Corse futuriste imaginée par Hugues Micol sera bientôt entièrement transformée en parc touristique. Surprise ! Les personnages de l’histoire ne sont jamais là où on les attend. Surtout pas la jeune rebelle qui file, comme une anguille, entre les pattes de tous ceux qui veulent lui mettre le grappin dessus.

Agughia, chez Dargaud.

Pratiquement tous les auteurs cités seront présents le week-end prochain à Nantes, au festival de science-fiction Les Utopiales.

INFO MANGA (FRANCEINFO)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Goldorak fait son grand retour chez Kana

 

Il y a 45 ans, l'auteur de manga Go Nagaï créait Goldorak (UFO Robot Grendizer en version originale). Trois ans plus tard, en 1978, ce robot géant et son pilote Actarus débarquait en France sur Antenne 2. La série sera diffusée jusqu'en 1988. Elle a connu plus de succès en France qu'au Japon, à tel point que l'on parle chez nous de "génération Goldorak".

Goldorak revient grâce à cinq artistes français : Xavier Dorison au scénario, Denis Bajram au scénario, storyboard et dessin, Brice Cossu au dessin, Alexis Sentenac au dessin et Yoann Guillo aux couleurs. Tous ont décidé de poursuivre l'aventure le temps d'une bande dessinée publiée chez Kana. Cet album se passe 10 ans après la fin de la série. La guerre entre les forces de Véga et Goldorak est un lointain souvenir. Actarus et sa sœur sont repartis sur leur planète Euphor tandis qu’Alcor et Vénusia tentent de mener une vie normale. Mais un jour, issu des confins de l’espace, surgit le plus puissant des Golgoths, Hydragon. Un ennemi que seul Goldorak pourrait abattre.

Les cinq artistes rendent un merveilleux hommage à la création de Go Nagaï. Le rythme narratif est très prenant et on est heureux de retrouver les personnages d'origine, Actarus, Alcor, Rigel, Vénusia. On alterne entre des planches très colorées et d'autres monochromes. C'est un régal pour les yeux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.