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Spirou, témoin de l'histoire en marche

Cet été, "BD, bande dessinée" vous invite à lire de grandes séries historiques. Aujourd’hui, un héros qu’on n’imaginait pas dans ce paysage : Spirou.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le destin d'un héros de papier (EMILE BRAVO, DUPUIS)

Ce n’est pas n’importe quel Spirou que celui d’Émile Bravo ! Quand les éditions Dupuis, propriétaires de l’image du personnage, ont proposé au dessinateur français de s’en emparer le temps d’un album, personne n’imaginait que celui-ci en ferait un extraordinaire témoin de l’histoire en marche… Et que ce récit allait courir sur cinq copieux volumes passionnants, à lire, qu’on soit enfant ou adulte.

Un héros profondément humaniste 

Émile Bravo est parti de cette réflexion : comment le petit groom d’hôtel à la livrée rouge, né avant-guerre sous le crayon du Français Robvel, est-il devenu, après-guerre, avec Jijé et surtout Franquin, l’intrépide reporter qui parcourt le monde avec son complice Fantasio ? Eh bien, c’est que, depuis le Moustic hôtel et les rues de Bruxelles, Spirou a tout vu de l’occupation allemande. Il a noté la couardise d’une partie de ses compatriotes, a été choqué par la collaboration. Il a deviné et accompagné presque innocemment le courage de beaucoup, croisé la Résistance et surtout, il a été confronté au sort que les nazis ont réservé aux Juifs.  

"J’essaie de le rendre très philosophe face à la mort et à la brutalité. Évidemment, comme c’est un héros de bande dessinée, il faut qu’il montre l’exemple. Pas pour dire comment il faut se comporter pendant une guerre, mais pour comprendre comment on en arrive là."

Émile Bravo

à franceinfo

C’est ainsi que Spirou est devenu en 2018 la mascotte du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. C’est pourquoi aussi, cette série donne lieu en ce moment et pour quelques mois encore à une grande exposition – immanquable – au Mémorial de la Shoah, à Paris.

"L’expo le montre bien : derrière chaque élément du récit, on trouve la réalité historique. C’est le cas de la rencontre de Spirou avec Felka et Félix Nussbaum, peintres qui ont existé et qui ont fini leur vie à Auschwitz. C’est aussi le cas du théâtre du Farfadet de Jean Doisy, grand résistant belge et rédacteur en chef du journal de Spirou."  

Didier Pasamonik

à franceinfo

Les références historiques précises abondent dans Le Journal d’un Ingénu, puis dans les quatre volumes de L’Espoir malgré tout, par Émile Bravo, aux éditions Dupuis.

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