: Vidéo Brut Book - "Faut pas prendre les cons pour des gens" de Emmanuel Reuzé
Emmanuel Reuzé, l'auteur de la bande dessinée "Faut pas prendre les cons pour des gens", explique que son inspiration vient souvent de sujets qui le touchent profondément, comme la pauvreté et les sans-abris. "C'est un sujet qui revient à chaque fois parce que je ne comprends pas que dans un pays comme le nôtre il y ait encore des gens qui soient à la rue alors qu'on a... le gouvernement a les moyens de faire quelque chose", dit-il.
Ses histoires créent un "monde parallèle grinçant" où les situations absurdes mettent en lumière les injustices sociales de manière satirique.
Le processus de création des gags percutants
Selon Emmanuel Reuzé, une histoire réussie est celle où il part "de quelque chose qu'il trouve injuste" et la fait dériver vers l'absurde en 4-6 cases, avant d'ajouter une chute inattendue pour "taper encore plus fort".
Il travaille souvent en collaboration avec Jorge Bernstein et Vincent Haudiquet pour trouver la chute parfaite. "On a mis deux ans avant de trouver la chute" pour une histoire, mentionne-t-il, soulignant que c'est un processus itératif de "faire tourner les choses" jusqu'à ce que l'idée percutante émerge.
L'importance du rythme et de l'illustration dans l'humour visuel
Emmanuel Reuzé accorde une grande importance au rythme dans ses bandes dessinées, en contrôlant le nombre de mots par bulle et de bulles par case. "C'est très pratique l'informatique parce que j'ai tous mes textes écrits avec ma typo manuelle, donc je peux vraiment diviser une bulle en deux, déplacer une bulle, puis savoir à quel rythme, justement, ça va être lu", explique-t-il.
Pour les illustrations, il vise des images stéréotypées facilement identifiables par le lecteur, afin que "le décalage soit fort avec le texte". Ses dessins sont volontairement statiques, avec peu de mouvements, pour que les personnages "se débattent par la pensée, par le dialogue" dans un monde absurde.
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