Au Japon, l'intelligence artificielle ressuscite Kōnosuke Matsushita, le mythique fondateur de Panasonic
Au Japon, des ingénieurs du groupe Panasonic viennent de créer un clone numérique du grand patron qui avait fondé leur entreprise il y a plus de 100 ans, décédé il y a maintenant 35 ans. Une manière de ressusciter les morts donc, et de continuer à se nourrir des enseignements d'un homme plus qu'admiré au Japon : Kōnosuke Matsushita.
Né en 1894, il avait réussi à construire l’un des plus grands groupes d’électroniques de la planète, en commençant à produire en petite quantité des douilles de lampes, dans les années 1920. Il s’est ensuite lancé dans les équipements ménagers, les téléviseurs ou encore les ordinateurs. Si aujourd’hui Panasonic est moins connu du grand public, cela reste l’un des grands producteurs de composants électroniques et l’un des meilleurs spécialistes des batteries pour les véhicules électriques. Son épopée est enseignée dans les écoles de commerce où Kōnosuke Matsushita est toujours considéré comme un dieu du management.
Une résurrection numérique
Raison pour laquelle beaucoup au Japon se réjouissent de cette résurrection numérique, pour en apprendre davantage sur ses méthodes et son audace. Pendant des mois ces ingénieurs ont travaillé avec un institut spécialisé dans l’intelligence artificielle, lié à l’université de Tokyo, et auquel ils ont confié toutes les archives sur leur ancien patron. Des livres qu'il avait lui-même publiés, des centaines d’interviews, à la télévision, à la radio, et des dizaines de grands discours prononcés en public, et que l'intelligence artificielle a numérisés, en plus du son exact de sa voix. Dès lors, les employés peuvent désormais, depuis leurs ordinateurs, lui poser directement des questions sur un problème dans l’entreprise, et le clone leur répond avec ses mots, sa philosophie et sa voix.
Beaucoup d'autres entreprises travaillent sur des technologies similaires, mais attention, cela pourrait inspirer certains criminels particulièrement ingénieux. À Hong Kong, l’employé d’un grand groupe s’est récemment fait avoir. Invité dans une réunion vidéo en ligne avec d’autres salariés qu’il connaissait, l’un de ses chefs lui a alors demandé de faire d’urgence un virement bancaire de 25 millions de dollars. Si l'employé a obéi, il a ensuite compris, à ses dépens, que toutes les personnes dans la vidéoconférence étaient en fait des clones numériques, créés par des escrocs.
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