Aux États-Unis, un joueur de NBA crée sa propre marque de baskets pour mettre en avant "les valeurs chrétiennes et conservatrices"
Alors que des questions plus politiques que d’habitude ont été posées depuis l'annonce de la dissolution, dimanche 9 juin, aux joueurs de l’équipe de France de football et que Kylian Mbappé a parlé de défendre ses valeurs. Aux États-Unis, un basketteur de NBA a lui aussi choisi de défendre ses valeurs, en l’occurrence la foi, la famille et la liberté, en créant sa propre marque de sport.
Les chaussures de basket ont généralement un nom, celui du joueur le plus souvent. Là, le modèle principal s’appelle la Judah et se décline en différentes couleurs pour l’Exodus, Le Lion de Judah, ou encore la Unconquered. Tous ces modèles sont accompagnés d’un verset de la Bible sur le talon. Un verset visible, apparemment, c’est une première pour une basket. Sur la Judah Triumph, on peut lire par exemple "2 Corinthiens 4 : 9" qui renvoie à un passage du deuxième épître des Corinthiens : "persécuté mais pas abandonné, à terre mais pas détruit . À part ces détails, le design ou le prix n’ont rien de très différent de la concurrence. La marque vend aussi des vêtements avec un logo inspiré de l’Arche d’alliance, celle qui contiendrait les Dix Commandements.
Un athlète très croyant, également pasteur
Le créateur de la marque, joueur de NBA, s'appelle Jonathan Judah Isaac, d’où le nom d’un des modèles. Ce n’est pas une star de la ligue. Il a 26 ans et joue pour le Orlando Magic en Floride depuis 2017. C’est un athlète très croyant, également pasteur. On a beaucoup parlé de lui en 2020. Dans l’Amérique de George Floyd, avant les matchs, les joueurs posaient un genou à terre, en soutien à la communauté afro-américaine, victime de violences policières. Jonathan Isaac, qui est noir, a préféré rester debout. Pour lui, le mouvement Black Lives Matter n’allait rien résoudre. La réponse aux problèmes de la société était plutôt à chercher dans la parole du Christ. Il a écrit un livre sur le sujet Why I stand.
Jonathan Judah Isaac a aussi critiqué la politique du gouvernement sur la vaccination contre le Covid. Il réfléchissait à avoir sa propre chaussure, sans la vendre, et un pasteur lui a suggéré de lancer une marque. "La base de la marque, c’est la liberté", a-t-il expliqué dans le documentaire Unwoke Inc. "Des sociétés ont consciemment fait le choix d’attaquer ou rabaisser les valeurs chrétiennes et conservatrices", dit-il encore. Peut-être une référence à Nike qui a offert un gros contrat à Colin Kaepernick, ce footballeur américain détesté par une partie de l’Amérique pour avoir mis un genou à terre pendant l’hymne national. "Elles ont le droit de le faire, même si je suis en désaccord avec elles, et j’estime que nous avons aussi la liberté de créer ce que l’on veut créer."
Les Américains face au wokisme
Certaines corporations, qui sincèrement ou pas, choisissent de mettre en avant leur progressisme ont parfois fait face à un appel au boycott, comme c’est arrivé à des firmes jugées elles trop conservatrices. Le cours en bourse d’une grande marque de bières s’est effondré après la controverse sur le recrutement d’une influenceuse transgenre comme porte-parole. Même chose pour une chaîne de supermarché, qui a mis en magasin une ligne de vêtements arc-en-ciel. Sur Internet, la plateforme Public Sq. rassemble 65 000 PME aux valeurs conservatrices. Jonathan Isaac, soutenu publiquement par le gouverneur de Floride Ron DeSantis, un ennemi déclaré du wokisme, espère déjà attirer des familles qui se retrouveront dans ce que défend Unitus. Il espère aussi signer un partenariat pour équiper des lycées ou des universités, comme le font les autres marques.
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