États-Unis : le "surf sur le métro", un phénomène qui a causé la mort de plusieurs jeunes à New York
Le "Subway Surfing", "surfer sur le métro", qui consiste s'accrocher sur le toit d'un métro en marche, n’est pas nouveau. Il existe depuis les années 80 à New York. Mais la MTA, la RATP locale, a remarqué une recrudescence des cas depuis 2021, avec près d’un millier de cas par an. Parmi les raisons, au-delà d’une forme d’inconscience des pratiquants, un jeu vidéo pour téléphone, "Subway Surfers", dans lequel le joueur doit échapper à la police. Puis, il y a des vidéos virales sur les réseaux sociaux.
Le subway surfing se pratique souvent sur la ligne 7 du métro, plutôt l’après-midi, à une période de l’année où la température le permet. On sprinte sur le train, on reste à genoux ou allongé sur le ventre, parfois à plusieurs avec quelqu'un qui filme. Le site Curbed a parlé à Losu, 16 ans. Il dit qu’il se sent "libre" quand il surfe et assure à sa mère qu’il "sait ce qu’il fait". Efaru, 14 ans, dit que courir sur le train lui donne l’impression d’être dans un film. Il se félicite d’avoir eu jusqu’à 100 000 followers sur les réseaux sociaux, et il le garantit : ce n’est pas une addiction.
Cayden 11 ans, Adolfo 13 ans... déjà six morts en 2024
Cette pratique est très dangereuse. Mi-novembre, on compte six morts au moins en 2024. Adolfo, un garçon de 13 ans, s’est tué le 23 octobre. Krystel et son amie sont tombées d’un train peu de temps après en sautant d’un wagon à l’autre. Elles ont perdu l’équilibre quand le métro s’est arrêté. Krystel est morte, sa copine hospitalisée. Cayden avait 11 ans quand il a tapé une poutre métallique sur un train à pleine vitesse.
En 2023, le Subway Surfing a fait au moins quatre morts, dont Zackery, 15 ans, qui s’est retourné pour voir son amie monter sur le toit. Il n’a pas vu la poutre métallique et n’a pas pu éviter l’impact. Il est tombé et s’est fait rouler dessus. Ceux qui évitent le pire finissent souvent blessés ou arrêtés par la police. Fin octobre, plus de 180 personnes - quasiment toutes des mineurs - avaient été arrêtées.
La réponse des autorités
Pour enrayer le phénomène, la police utilise des drones, place des agents dans les stations les plus fréquentées par les Subway Surfers. Comme il s’agit le plus souvent de mineurs, les policiers montrent les vidéos de leurs enfants aux parents. Par ailleurs, New York a lancé la campagne de sensibilisation "Ride inside, stay alive", qui signifie "restez à bord, restez en vie", avec des messages enregistrés par des jeunes gens pour en dissuader d’autres de tenter l’expérience.
La MTA demande aux usagers d’appeler la police s’ils voient des Subway Surfers en action. Le maire Eric Adams a prévenu sur Twitter qu’aucun post sur les réseaux sociaux ne valait une vie. La gouverneure a participé à une conférence de presse sur le problème. Les autorités échangent aussi avec les réseaux sociaux pour qu’ils retirent des vidéos de leur plateforme pour ne pas encourager la tendance. Les réseaux sont d’ailleurs confrontés à des procédures judiciaires. Une mère a attaqué TikTok pour avoir provoqué la mort de son fils. La très populaire plateforme chinoise est aussi visée par quatorze États américains pour laisser proliférer en ligne ce type de challenges.
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