Japon : la ville de Kawasaki teste les livraisons par téléphérique

Après les livraisons par robots roulants et ou par drones, la ville de Kawasaki au Japon teste les livraisons par téléphérique.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les danchis, les HLM japonais. (photo d'illustration) (PHOTOGRAPHY BY ZHANGXUN / MOMENT RF)

Le groupe Panasonic a mis au point un système de téléphérique miniaturisé qui pourrait permettre de livrer des petits colis ou même des repas chauds directement au pied des immeubles dans les grandes cités du pays.

C'est la première fois que cette solution va être testée dans le monde. Ça se passe dans un quartier très dense de Kawasaki, une grande ville à l'ouest de Tokyo et comme dans toutes les mégapoles du pays, la ville abrite des grandes barres de logements sociaux qu'on appelle des danchi, des sortes de HLM avec des dizaines de milliers d'habitants. Dans ces immeubles, il y a beaucoup de personnes âgées qui ont souvent du mal à se déplacer loin pour faire leurs courses et qui comptent beaucoup sur les livraisons à domicile.

Le problème est que le Japon ne trouve plus de livreurs. Du fait de l'effondrement démographique, il y a d'énormes pénuries de main-d’œuvre dans ce secteur de la logistique. Cette crise va d'ailleurs s'aggraver en 2024, car le Japon va appliquer une nouvelle loi qui doit limiter normalement les heures de travail des chauffeurs livreurs. Aujourd'hui, leurs horaires sont assez peu régulés et en moyenne, ils travaillent 2568 heures par an, soit 444 heures de plus qu'un employé japonais normal. Le gouvernement veut donc plafonner à partir du mois d'avril prochain, leurs heures supplémentaires pour réduire les accidents et aussi les décès par surmenage.

Des livraisons par périphérique pour remplacer une partie des livraisons par des humains.

Le groupe Panasonic s'est associé à une chaîne de supermarchés et à une agence locale du logement pour construire un mini-réseau téléphérique qui va d'un centre commercial jusqu'au cœur de la cité HLM. Le fonctionnement est très simple, comme tout système de livraison, le consommateur commande ses courses sur une application. Ensuite, le message est envoyé aux magasins qui participent à l'opération, qui viennent à une sorte de petite gare de départ, de la taille d'un grand placard. Ils déposent le ou les produits dans une caisse en plastique qui est attachée à une petite navette robotisée et la caisse est alors soulevée dans les airs pour suivre ensuite le câble du mini-téléphérique robotisé qui l'amène à quelques centaines de mètres de là, dans un autre placard qui sert de gare d'arrivée. Quand le produit est livré, un message est envoyé sur le téléphone et on peut venir le récupérer avec un QR code qui débloque automatiquement les portes du placard de livraison.

Sur le papier, l'idée est intéressante, mais le problème est son coût car il faut construire une infrastructure spéciale avec des petits pylônes en ville et des câbles en dessous des fils électriques habituels. Panasonic a annoncé vouloir tester son idée jusqu'au mois de mars prochain avant de décider s'il prolonge ou non sa ligne vers d'autres cités HLM de Kawasaki.

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