C'est dans ma tête. Coronavirus Covid-19 : Comment en parler aux enfants ?
Le coronavirus Covid-19, le nombre de cas recensés, les précautions à prendre pour se protéger de la contagion, font l’objet de toutes les conversations. Tous les enfants, en entendent parler. Comment les informer et en même temps ne pas les inquiéter. C'est ce que nous explique la psychanalyste Claude Halmos.
Comme les adultes, tous les enfants entendent en ce moment parler du coronavirus Covid-19, le nombre de cas recensés, qui augmentent, les précautions à prendre pour se protéger de la contagion, font l’objet de toutes les conversations. Dans leur quartier, dans les transports, à l’école, tous les enfants en entendent parler. Pour les grands, pas de problème : on peut discuter avec eux, et ils peuvent comprendre la situation. Mais que faire par rapport aux plus petits (maternelle et début du primaire) ?
franceinfo : Doit-on, pour ne pas inquiéter les enfants, éviter de leur en parler ? Ou faut-il les informer ? Et, si oui comment ?
Claude Halmos : Le silence n’est pas une option, parce que les enfants entendent parler du virus à l’extérieur ; soit en écoutant, à leur insu, des adultes, soit par des plus grands qui peuvent relayer des informations fausses, ou même "en rajouter", pour les inquiéter. Et ils risquent dans les deux cas, d’imaginer tout, et surtout le pire, sans oser en parler. Alors que, s’ils ont été préalablement informés par leurs parents, ils se sentiront autorisés à le faire.
Comment informer les enfants, surtout les petits ?
La première chose est de demander à l’enfant ce qu’il sait déjà, et ce qu’il imagine, pour partir de là où il en est. C’est très important. Ensuite, il n’y a pas de méthode : chaque parent parle comme il le peut, et l’enfant n’a pas besoin d’un cours magistral. Il faut seulement éviter deux dangers : minimiser - en pensant le protéger- la gravité de la situation ; cela ne l’aidera pas, parce qu’il sent l’inquiétude des adultes. Ou, à l’inverse - pour l’inciter à la prudence - lui en faire un tableau apocalyptique.
Il faut rester factuel. L’enfant a besoin de savoir qu’un virus, c’est-à-dire quelque chose que l’on ne voit pas, mais qui peut faire que l’on soit malade, circule ; ce qu’il peut provoquer : de la fièvre, de la toux ; et comment il se transmet. Et il a besoin de savoir pourquoi ce virus inquiète : parce que l’idée que beaucoup de gens peuvent tomber malades en même temps (cela s’appelle une épidémie), est toujours inquiétante. Et parce que cette maladie, qui n’est en principe pas grave, peut l’être pour des personnes affaiblies.
Mais est-ce que cette information ne va pas inquiéter l’enfant ?
Elle peut l’inquiéter. Mais, si c’est le cas, on va s’en rendre compte et, immédiatement, le rassurer. Et il faut surtout, pour le rassurer, lui parler d’une part, de tout ce que font les médecins, pour prévenir la maladie, et pour la soigner. Et d’autre part, de ce que lui-même peut - et doit - faire, comme tout le monde, pour se protéger, et protéger les autres : se laver les mains, éternuer dans son coude etc..
Et, pour un enfant petit, ces explications peuvent avoir une dimension ludique (on peut expliquer que les virus sont des petites bêtes invisibles, et très malines mais que l’on peut être plus malins qu’elles, leur faire la guerre, et la gagner). Et lui donner une occasion d’apprendre : la découverte des virus est une aventure passionnante, et elle peut même faire naître des vocations scientifiques…
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