C'est dans ma tête. Reconfinement, attentats : comment surmonter l’épreuve ?
Comment faire face au reconfinement qui s'ajoute, en France, à l'horreur des attentats répétés ? Beaucoup de Français se disent "accablés". Et pourtant, il faut tenir, et retrouver l'espoir, nous explique la psychanalyste Claude Halmos.
Le confinement, annoncé mercredi 28 octobre par le Président Macron, est effectif depuis ce vendredi 30 octobre, et il pose aux Français autant de problèmes matériels, que psychologiques. Beaucoup ont l’impression que, non seulement, "ça recommence", mais que "ça ne finira jamais" ; ils se disent accablés. Et les attentats sont venus les accabler plus encore.
france info : Nous aimerions faire le point avec vous, sur tous ces problèmes, et sur la façon dont nous pouvons y faire face ?
Claude Halmos : Ce reconfinement, même s’il était attendu et inévitable, a alourdi encore le poids que nous portions déjà. Nous faisons face à un virus, associé à l’idée de la mort, et donc à la peur ; et qui, de surcroît, porte atteinte à la vie, sous toutes ses formes : à la vie familiale, sociale, aux loisirs, et surtout à la vie économique, dont dépend notre survie matérielle. Nous avons réussi à supporter tout cela, lors du premier confinement, en nous accrochant à l’idée que c’était provisoire. Quand il s’est terminé : première désillusion : rien n’était réglé ; mais les vacances ont relancé l’espoir.
À la rentrée, seconde désillusion : ça continuait. Puis seconde vague, et maintenant, reconfinement. C’est-à-dire retour comme à la case départ, mais en pire, parce que l’espoir des débuts n’est plus là. Et, à tout cela, s’est ajouté l’horreur, et la peur face à l’assassinat de Samuel Paty et l’attentat de Nice. Nous sommes donc, tous, en surdose d’horreur.
Comment y faire face ?
Il faut d’abord que nous cessions de nous croire malades, si nous sommes angoissés : il est normal de l’être, parce que la réalité le justifie. Mais il faut, pour arriver à vivre, ne pas en rester là. Et c’est difficile, parce que, nous avons dû déjà, - la situation étant exceptionnelle - trouver en nous, pour résister, des forces exceptionnelles. Et que de telles forces ne sont, par définition, pas faites pour tenir dans la durée. Or, la situation s’installe dans la durée. Il nous faut donc inventer des moyens de résistance durables, et c’est possible.
De quelle façon ?
Il est important d’abord, parce que l’on ne peut pas vivre sans espoir, de retrouver de l’espoir. Et pour cela, l’accrocher désormais, non plus à des rêves d’un retour proche à la normale (même les fêtes de Noël ne sont pas assurées), mais à nous-mêmes, et à nos capacités.
Nous sommes reconfinés ? Et bien nous pouvons, au lieu de nous désespérer de cette répétition, en faire une force, en nous servant de l’expérience acquise, la première fois. Nous pouvons retrouver les points d’appui que nous avions utilisés (sport en ligne, cuisine, culture…), chacun avait les siens. Continuer à prendre appui, même à distance, sur les autres : la famille, les amis, et ceux que l’on ne connaît pas, mais que l’on peut aider.
Et travailler particulièrement à aider les enfants, que le Covid met vraiment, dans leurs têtes, à rude épreuve. Qui vont vivre lundi, entre la pandémie, un enseignant assassiné, et un nouvel attentat, une rentrée vraiment particulière, et qui ont plus que jamais besoin du soutien des adultes, et de leurs paroles. Donc, on s’appuie les uns sur les autres, on ne se laisse pas abattre, et …on va y arriver !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.