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Se mettre en vacances dans sa tête

Vous allez prendre des vacances, partir loin ou rester chez vous, pour ceux qui ne peuvent pas s'offrir voyages et séjours cet été. Après une nouvelle année éprouvante, comment essayer de profiter de son repos estival en s'allégeant la tête, en rompant avec son train de vie habituel ? 

Article rédigé par Claude Halmos
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Enfin ! Elles arrivent ces vacances... Quelques conseils pour mieux déconnecter et se vider la tête pour mieux en profiter.  (VOLANTHEVIST / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Les vacances commencent. Beaucoup de gens les attendent impatiemment, parce que l’année a été éprouvante, et parce qu’ils en ont été privés depuis longtemps. La psychanalyste franceinfo nous aide à nous alléger la tête...

franceinfo : On est nombreux à ressentir le besoin de "se vider la tête". Quels conseils pouvez-vous nous donner ? 

On essaie toujours de ne pas emporter en vacances, dans ses valises, trop de choses lourdes et inutiles, et il faudrait de la même façon, réussir à alléger sa tête. Surtout après une année comme celle que nous venons de passer, qui a été particulièrement chargée en émotions. Parce que plus on a la tête pleine de choses pénibles, plus on a besoin, et envie de la vider, mais en même temps plus il est difficile d’y arriver (un peu comme de trouver le sommeil après une journée trop stressante). 

Comment peut-on y arriver ? 

Si l’on a la chance de faire une rupture totale avec sa vie habituelle, en partant très loin, par exemple, on est très avantagé. Parce que l’on est immédiatement tellement sollicité par ce que l’on découvre à l’extérieur, que les problèmes avec lesquels on est arrivé passent (provisoirement) au second plan. 

Quand ce n’est pas le cas, quand on reste dans un type de vie que l’on connaît et, plus encore quand, comme beaucoup de gens, on n’a pas les moyens de partir, c’est beaucoup plus difficile, parce qu’il ne suffit pas de décider d’oublier ses problèmes pour y parvenir.

Mais il est possible de ruser avec eux, en nous occupant non pas des dégâts qu’ils font dans notre tête, mais de ceux qu’ils font dans notre corps, où ils créent toujours des rigidités et des tensions qui provoquent un mal-être qui nous fragilise, beaucoup plus que nous le croyons ; mais que l’on peut combattre. 

De quelle façon ?

Si l’on pratique régulièrement une activité physique, on sait déjà que l’on peut "se vider la tête" de cette façon. Si ce n’est pas le cas, il faut décider de cesser de négliger son corps, et lui redonner une vraie place, en commençant par se mettre à son écoute. 

Et on peut le faire sans techniques particulières, en prenant simplement quelques minutes pour par exemple, debout, essayer de prendre conscience de la façon dont ses pieds s’appuient sur le sol, puis de la façon dont on respire. En se concentrant sur ce qui se passe quand on inspire, profondément, et quand on souffle, profondément. 

Cela n’a l’air de rien mais, si on le fait en étant vraiment concentré, cela permet de reprendre possession de son corps (et donc de soi), et de se sentir plus solide. Et ensuite il faut essayer de poursuivre cette écoute de son corps, dans tous les moments de la vie quotidienne : en prenant le temps d’apprécier l’eau de sa douche, le goût de la nourriture, en sentant comment on marche etc. 

Au début cela demande un effort, et puis peu à peu, cela s’installe. Et cela permet de se régénérer et, à partir de là, d’aller vers les autres, en se sentant différent, et de vivre autrement les échanges avec eux.  

Conclusion : on profite des vacances pour se souvenir que l’on a un corps, et qu’il compte. Bonnes vacances à tous ! 

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