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C'est ma planète. Exprimez-vous sur vos déchets !

Le gouvernement veut développer l'économie circulaire : le grand public est invité à s'exprimer sur ce sujet jusqu'au 25 février.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une benne vient de décharger ses déchets qui vont être triés, à Saint-Sylvain-d'Anjou (Maine-et-Loire). (MAXPPP)

Êtes-vous favorable aux consignes pour les bouteilles plastiques ? Pensez-vous qu'il faut mettre plus de matières recyclées dans les produits ? Voilà quelques unes des pistes de réflexion lancées par le gouvernement pour développer l'économie circulaire : le grand public est invité à s'exprimer dessus jusqu'au dimanche 25 février.

Créer un indice de "réparabilité"

En tout, on compte une quarantaine de mesures annoncées par le gouvernement pour améliorer notre gestion des déchets, que ce soit en amont ou en aval. Comme notamment l'allongement de la durée de vie des produits comme notre machine à laver, notre téléviseur ou notre téléphone portable. Même si la loi sur la transition énergétique et la croissance verte a créé un délit d'obsolescence programmée, elle reste difficile à prouver. Aujourd'hui, encore 88% des Français changent de téléphone portable alors qu'il fonctionne toujours, selon une étude de l'Ademe. L'idée est donc de créer un indice de réparabilité. Une note sur 10 serait donnée au produit en fonction de critères comme : est-ce que le fabricant met a disposition des pièces détachées pour un cout inférieur à 30% du prix du produit neuf ? Est-il démontable facilement pour le consommateur ? Cette note pourrait être mise en place de façon volontaire par des fabricants d'ici le 1er janvier 2020.

Faire bouger les marques sans les contraindre

Plusieurs associations environnementales comme Les Amis de la Terre ou même de collectivités qui gèrent nos déchets estiment que s'il n'y a rien de contraignant pour ceux qui mettent sur le marché les produits, il ne se passera pas grand chose. Seule l'action juridique de la petite association HOP (Halte à l'Obsolescence Programmée) a réussi à faire bouger des géants de l'informatique comme Epson en les attaquant en justice sur la consommation abusive de cartouche d'encre. L'enquête en cours devra prouver si les fabricants ont mis en place un système bloquant les impressions alors que la cartouche n'est pas encore vide. Plus fort encore, HOP a dénoncé le ralentissement de système d'exploitation d'anciens Iphones, poussant même Apple à s'excuser de ne pas en avoir informé ses clients. Pour le gouvernement c'est le marché qui doit agir. Dans les guerres que les marques se livrent pour gagner des clients, prouver qu'elles oeuvrent pour préserver les ressources de la planète et, au passage, ne pas mentir sur la marchandise, peut s'avérer un argument commercial.

Rendre la mise en décharge plus coûteuse

Quand on demande au cabinet de la secrétaire d'État à l'écologie, Brune Poirson est ce que vous allez faire une loi ? On vous répond : "Ah non ! pas d'inflation législative !" En revanche, augmenter la taxe sur les activités polluantes pour rendre la mise en décharge plus coûteuse fait partie des pistes de réflexion. Mais pour l'instant, ce n'est qu'une pré-feuille de route : proposé, donc, mais pas imposé. En revanche, si le gouvernement veut que le consommateur fasse davantage réparer sa machine à laver plutôt que d'en racheter une neuve, ce devrait être un mieux tant pour la préservation des ressources naturelles que pour l'emploi en France. Aujourd'hui, seul le secteur automobile a l'obligation de fournir des pièces détachées, mais d'autres pourraient entrer dans la boucle. Enfin, mettre une TVA réduite sur la réparation des produits permettrait vraiment de rendre la réparation plus compétitive que l'achat de produits neufs. C'est une disposition que peut prendre le gouvernement. À condition que Bercy soit d'accord...

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